Une étude française a comparé l’incidence des cancers du sein, du col de l’utérus et colorectal chez des personnes séropositives et séronégatives. Pour le cancer du col de l’utérus, l’incidence est augmentée de 93% chez les patientes infectées par le VIH. Plus de cas aussi pour le cancer colorectal.
Publiée le 25 mars sur PlosOne et relayée le 4 mai par Univadis, un site d’actualité médicale, une nouvelle étude s’est intéressée au risque d’être atteint par l’un des 3 cancers bénéficiant d’un programme de dépistage (sein, col de l’utérus et colorectal) chez les patients vivant avec le VIH.
Côté méthodologie, cette recherche s’est basée sur les données de la cohorte française Dat’AIDS. Au total, 44.642 individus porteurs du VIH ont été suivis entre 2010 et 2015, dont 30,3% de femmes, 38% d’hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes (HSH), 8,2% infectés par l’usage de drogues administrées par voie intraveineuse et 15% co-infectés par le VHC, virus de l’hépatite C.
1.454 patients de la cohorte ont été dépistés d’un cancer durant la période de l’étude, et 140 avaient déjà une tumeur. En moyenne, 13 ans s’écoulent entre le diagnostic de VIH et celui du cancer.
Concernant les trois cancers, l’incidence était globalement plus élevée chez les personnes infectées par le VIH avant 2000. Dans le détail, l’incidence du cancer invasif du col de l’utérus est augmentée de 93% chez les femmes infectées par le VIH. Selon les scientifiques, ce cancer est également davantage présent chez les personnes sont le VIH a été transmis par l’usage de drogue par voie intraveineuse,
celles présentant une co infection par le VHC, chez les patients dont le taux de CD4 au nadir était inférieur ou égal à 200 cellules/mm3, et enfin, ceux dont le VIH a été diagnostiqué avant 2000.
Concernant le cancer colorectal, l’incidence est plus élevée chez les patients dont le taux de CD4 au nadir était ≤200 cellules/mm3 ainsi que chez les patients atteints d’une hépatite C.
En revanche, les chercheurs n’ont pas observé plus de cancer du sein chez les patientes infectées par le VIH par rapport à la population générale. Au contraire, l’incidence était significativement plus faible dans la première population.
Comme le remarque Univadis, “les traitements antirétroviraux ont contribué à diminuer l’incidence des cancers liés au sida, en revanche l’augmentation de l’espérance de vie des sujets porteurs du VIH et la co-infection fréquente par d’autres virus (papillomavirus humain (HPV), virus de l’hépatite C (VHC)) favorisent l’émergence de cancers non liés au sida”.
Pour les auteurs de l’étude, “des recommandations spécifiques pour le dépistage du cancer du col de l’utérus sont toujours nécessaires pour les femmes infectées par le VIH et devraient se concentrer sur les sous-populations les plus à risque”.
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