Manque de traitements curatifs, variant Omicron, saturation dans les hôpitaux… Les personnes immunodéprimées sont parmi les premières victimes de cette nouvelle vague de Covid-19. De ce fait, six associations alertent le Président à réagir.
« Protéger les plus fragiles. » Ellye, Transhépate, France Rein, Vaincre la mucoviscidose, SOS hépatites et Renaloo ont lancé un appel à Emmanuel Macron. Publiée le 1 janvier 2022, la lettre de ces six associations est à lire dans le Journal du Dimanche.
Les patients immunodéprimés font partie des premières victimes du Covid-19. Et deux ans après l’arrivée du virus en France, les traitements curatifs manquent à l’appel.
« Monsieur le Président de la République, les personnes immunodéprimées sévères, qu’elles soient transplantées, dialysées, atteintes de certains cancers ou prenant certains traitements, sont actuellement en grand danger en raison de l’ampleur de la pandémie de Covid en France et de leur réponse nulle ou insuffisante à la vaccination”, lit-on dans l’article. “Dès à présent, elles représentent jusqu’à 30% des séjours en réanimation dans certains hôpitaux, alors qu’elles sont moins de 300.000 au total en France, et qu’elles ont d’ores-et-déjà reçu trois, quatre, voire cinq doses de vaccin.”
La mortalité des personnes immunodéprimées est de l’ordre de 15 à 20%. Ce qui est très élevé. Par comparaison, cette proportion est inférieure à celle des résidents en Ehpad. Aussi, la réponse des patients immunodéprimés au vaccin est “insuffisante” face au variant Omicron. “Le risque encouru par chacune d’entre elles est très largement supérieur à celui des non-vaccinés du fait de leurs fragilité.”
Plus grave, aucun traitement qui permet de soigner le Covid-19 n’est disponible en France. “À l’heure actuelle, en raison de la perte d’efficacité de la plupart des anticorps monoclonaux face à Omicron, plus aucun traitement curatif du Covid n’est disponible en France, jusqu’aux livraisons attendues en février de Sotrovimab et Paxlovid.”
Pour les auteurs, la situation est “d’autant plus préoccupante” en raison de la tension dans les hôpitaux. “Les immunodéprimés dont l’état va s’aggraver en raison de la non-disponibilité de ces traitements risquent de se voir refuser l’accès des services de réanimation, en faveur de patients dont le pronostic sera meilleur.”
“Pour toutes ces raisons, un véritable drame humain se joue en ce moment même. Or, il peut être évité, tout comme la contribution démesurée de cette population à la mise en tension de notre système de santé.”
Pour reprendre la situation en main, les associations appellent à faire davantage de prévention auprès des publics à risque de formes graves de Covid-19. Il faut diffuser des messages “portés par l’Etat et relayés par les médias” appelant les personnes immunodéprimées à se protéger voire s’auto-confiner. La prévention doit également toucher l’ensemble de la population. Le grand public a lui aussi un rôle à jouer pour protéger les plus vulnérables. Mais aussi les employeurs publics et privés en leur proposant notamment du télétravail ou du chômage partiel.
Concernant les médicaments, les associations demandent l’accès d’urgence au traitement préventif Evusheld. L’administration doit se faire à domicile, selon les organismes. D’autre part, en attendant le renouvellement des traitements curatifs, le Sotrovimab et le Paxlovid, ils appellent à chercher rapidement des alternatives.
Enfin, les patients immunodéprimés contaminés par le Covid-19 doivent être prioritaires notamment pour les tests de dépistage en cas de symptômes.
Les associations concluent : “Nous comptons sur vous.”
Source : « Covid-19 : l’appel à Macron des patients immunodéprimés « face à l’hécatombe qui les menace », Journal du Dimanche, 1er janvier 2022.
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