En France, la première vague de Covid-19 a fortement impacté les prescriptions de la PrEP. Et le rapport EPI-PHARE montre que la diffusion de ce traitement peine à reprendre en 2021.
La crise sanitaire du Covid-19 a considérablement ébranlé les efforts mis en place pour éradiquer le VIH d’ici 2030. Et une nouvelle étude le prouve avec l’accès à la PrEP. La Prophylaxie Pré-Exposition commercialisée en France sous la marque Truvada® et ses génériques, permet d’empêcher la transmission du VIH. Le traitement de prévention s’adresse aux personnes fortement exposées par le virus. Il concerne les personnes séronégatives.
Les initiations de PrEP se sont “effondrées” en raison de la première vague de Covid-19 arrivée en France aux mois de mars, avril et mai 2020, notait déjà le précédent rapport d’EPI-PHARE de 2020. Ce dernier montrait une chute de 40 à 80% par rapport aux mois de janvier et février 2020. La forte baisse est “vraisemblablement en lien avec une moindre accessibilité aux services de soins pendant la période du confinement mais aussi un niveau d’exposition au risque sexuel d’infection VIH diminué”.
Et les résultats actualisés montrent que cet effondrement se ressent toujours en 2021. “La diffusion de la PrEP a repris au cours de la dernière année en France, mais en marquant un net ralentissement par rapport à la période précédant l’épidémie”, lit-on dans le rapport.
Au 30 juin 2021, le nombre de personnes de 15 ans et plus ayant initié un traitement pour une PrEP a atteint 42 159. Cela représente une hausse de 42% par rapport aux chiffres de fin juin 2020, alors que l’augmentation du nombre des initiations entre juin 2018 et juin 2019 avait été deux fois plus forte : +83%. Et ces estimations ne tiennent pas compte des personnes qui ont arrêté la PrEP durant cette période.
“Les chiffres actualisés jusqu’au 30 juin 2021 montrent que les initiations de PrEP ont repris au cours des 8 mois suivant la fin du premier confinement (de juin 2020 à janvier 2021), mais en stagnant durablement au niveau observé avant le début de l’épidémie.” Le rapport note également que “ceci laisse penser qu’à cette période, dans la mesure où les prises de risque avaient probablement repris, le niveau de couverture préventive par la PrEP pourrait avoir baissé. Une tendance à la reprise d’une hausse des initiations s’est dessinée à partir de février 2021 et plus particulièrement au mois de juin 2021, marqué par la sortie de la troisième vague de l’épidémie de COVID-19 et par l’élargissement de la primo-prescription de la PrEP à tous les médecins, notamment les généralistes”.
Concernant les renouvellements de PrEP, ils ont eux aussi repris après la première vague. “Parmi les utilisateur.trice.s en renouvellement au cours du second semestre 2020 et du premier semestre 2021, plus de 85% avaient utilisé la PrEP au semestre précédent, indiquant que le niveau de maintien du traitement d’un semestre à l’autre a été conservé pendant cette période, à la différence de ce qui s’était produit au premier semestre 2020.” Cependant, le rapport note qu’une partie des utilisateur.trice.s interrompent ou prennent de manière occasionnelle leur traitement.
Ce rapport démontre “un infléchissement marqué et durable dans la dynamique de diffusion de la PrEP en France depuis le début de l’épidémie de COVID-19, bien qu’une reprise semblait se dessiner au début de l’été 2021”.
Sources :
« Suivi de l’utilisation de la prophylaxie pré‐exposition (PrEP) au VIH
Étude à partir des données du SNDS – Actualisation des données jusqu’au 30 Juin 2021, étude EPI-PHARE, 29 novembre 2021.
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