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Comorbidités
23.09.2020

Vaccination contre la grippe, un enjeu important

Source Seronet

Alors que l’épidémie de Covid-19 continue son chemin avec son lot d’incertitudes sur une éventuelle deuxième vague cet automne/hiver, une autre épidémie saisonnière est sur le point de faire son arrivée. L’épidémie de grippe en France métropolitaine survient chaque année au cours de l’automne et de l’hiver et touche entre deux et six millions de personnes. Tous les ans, une grande campagne de vaccination est réalisée. Celle de 2020 doit démarrer le 15 octobre en France métropolitaine.

Grippe et Covid-19, deux épidémies qui se confondent ?

Nous le savons, les modes de transmission et les symptômes de la grippe et du Sars-CoV-2, virus responsable de la Covid-19, sont très similaires et risquent de rendre difficiles les diagnostics et suivis des deux épidémies en même temps. La grippe est une maladie contagieuse. Comme la Covid-19, elle se transmet par voie aérienne (projection de sécrétions par les postillons quand on parle, chante, la toux ou les éternuements), par contact rapproché avec une personne qui a la grippe, ou par contact avec les mains ou des objets contaminés (poignées de porte, couverts, etc.). Après la contamination par le virus de la grippe, la maladie se déclare sous 48 heures en moyenne. Les personnes infectées restent contagieuses jusqu’à cinq jours après le début des premiers signes (jusqu’à sept jours chez l’enfant).

Habituellement, elle apparaît brutalement sous la forme d’une forte fièvre, de courbatures, de maux de tête, de fatigue intense, d’un malaise général et de symptômes respiratoires : toux sèche, nez qui coule. La maladie dure environ une semaine, mais une fatigue est fréquemment ressentie pendant les trois ou quatre semaines suivantes. Une toux sèche peut persister durant deux semaines. La grippe est souvent considérée comme une maladie peu dangereuse, ce qui est le plus souvent le cas lorsqu’elle survient chez des personnes jeunes en parfaite santé.

Or, la grippe peut être grave, voire mortelle en particulier chez les personnes fragiles, comme les personnes âgées ou atteintes de certaines maladies chroniques. Des complications peuvent alors apparaître, telles qu’une infection pulmonaire grave (pneumonie) ou l’aggravation de la maladie chronique dont on est atteint-e. Le traitement de la grippe associe le repos, la réhydratation, la prise de médicaments contre la fièvre (antipyrétiques) et les douleurs. Le recours à un médicament antiviral spécifique contre la grippe peut être proposé par le médecin traitant dans certaines situations. Dans ce cas, le traitement est efficace s’il débute dans les deux jours après l’apparition des symptômes.

L’hiver dernier l’épidémie de grippe a débuté en novembre 2019 ; elle a atteint son pic en février 2020 et s’est terminée en mars. Elle a duré plus longtemps que celle de l’hiver 2018-2019, mais elle a été bien plus clémente. En février 2020, 530 cas graves étaient admis en réanimation depuis début novembre 2019 et 44 décès étaient rapportés, soit deux à trois fois moins que l’hiver 2019. Une grande majorité des hospitalisations a concerné des personnes non vaccinées. La vaccination reste donc la solution de prévention individuelle à privilégier pour les personnes à risque.

Qui vacciner et pourquoi ?

La vaccination contre les virus grippaux saisonniers concerne les personnes fragilisées vis-à-vis de l’infection et à risque de complications. Elle permet de réduire le risque d’être contaminé-e par la grippe et de réduire le risque de faire des formes graves de la grippe. Les souches de virus de la grippe en circulation ne sont pas les mêmes d’une année à l’autre et la durée de protection du vaccin peut s’estomper après quelques mois. C’est pourquoi il faut se faire vacciner chaque année. Une vaccination chaque année contre la grippe est recommandée pour toutes les personnes de 65 ans et plus. Elle est également recommandée aux femmes enceintes, quel que soit le stade de la grossesse et à toute personne âgée de plus de six mois si elle présente l’une des maladies suivantes : troubles de l’immunité, maladies sanguines, cancers et autres maladies du sang, transplantation (greffe) d’organe et de moelle, déficits immunitaires, maladies inflammatoires et/ou auto-immunes traitées par immunosuppresseurs, infection par le VIH, drépanocytose, maladies respiratoires (bronchite chronique, emphysème, asthme, silicose, dilatation des bronches, mucoviscidose, malformations de la cage thoracique, etc.).

Le schéma de vaccination chez la personne adulte est le suivant : une dose annuelle. Le vaccin est pris en charge à 100 % par l’Assurance maladie pour les personnes à risque, c’est-à-dire pour les personnes pour lesquelles il est recommandé. Il est important de rappeler qu’en aucun cas le vaccin ne peut provoquer la grippe, car il ne contient qu’une fraction inactivée du virus. Cette vaccination est recommandée dans le rapport d’experts-es sur le VIH.

Le vaccin en pratique

Si vous êtes concerné-e, votre caisse d’Assurance maladie vous envoie une invitation avec bon de prise en charge. Ce bon vous permettra de bénéficier gratuitement du vaccin antigrippal. Il comprend une partie pour le pharmacien et une partie pour le-la professionnel-le de santé qui pratiquera l’injection. Depuis 2018, afin de faciliter l’accès à la vaccination pour les personnes pour qui la vaccination est recommandée, le parcours vaccinal est simplifié : vous avez plus de 18 ans, la vaccination vous est recommandée (vous êtes dans les critères : personnes de 65 ans et plus, personnes souffrant d’une maladie chronique, etc.) et vous avez reçu un bon de prise en charge de l’Assurance Maladie. Que vous ayez été vacciné-e les années précédentes ou non, vous pouvez retirer votre vaccin à la pharmacie sur simple présentation du bon de prise en charge et vous faire vacciner par le professionnel de  santé de votre  choix : médecin, sage-femme, infirmier-ère (sans prescription médicale préalable), et désormais, par les pharmaciens-nes agréés-es par les agences régionales de santé (sans prescription médicale préalable). Les pharmaciens-nes ne peuvent pas vacciner les mineurs-es.

Les mesures « double » barrières

Un des rares « bienfaits » de la crise sanitaire liée à la Covid-19 est sans doute la généralisation des mesures barrières utilisées pour limiter la propagation du Sars-CoV-2 (lavage des mains, gel hydroalcoolique, distanciation physique…) qui devraient en toute logique faire également barrière à la transmission de la grippe. C’est ce qui a été constaté en Australie au mois d’août. Alors que le pays était en hiver la propagation de la grippe semblait beaucoup plus faible que les années précédentes. Les infectiologues ont remarqué la même chose concernant les virus de gastro-entérites, ce qui a été attribué à une amélioration de l’hygiène des mains.

Le combo gagnant de la période hivernale sera donc de bien respecter les mesures barrières et de se faire vacciner contre la grippe, en attendant d’avoir un vaccin efficace contre la Covid-19. Une épidémie peut en cacher une autre, mettons tout en œuvre pour se prémunir des deux.

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