Il existe bien un vaccin, efficace, contre le VHB. Pour autant, l’hépatite B chronique représente un problème de santé majeur au niveau mondial avec 250 millions de personnes touchées. Cette maladie est toujours responsable de nombreux cancers du foie. Les traitements actuels ne permettent pas de guérir du VHB, mais réduisent la progression de la maladie. Une équipe de recherche coordonnée par Thomas Baumert et Eloi Verrier (Institut de recherche sur les maladies virales et hépatiques, Unité mixte Inserm, Université de Strasbourg) a réussi à identifier une nouvelle molécule favorisant le développement du virus dans les cellules infectées. Cette découverte « pourrait, à l’avenir, ouvrir de nouvelles perspectives thérapeutiques », explique un communiqué de l’Agence nationale de recherche sur le sida et les hépatites virales (ANRS). Les résultats de ces travaux, soutenus par l’ANRS, ont été publiés dans Nature Communications, le 1er juin 2020. Dans son communiqué du 4 juin, l’ANRS rappelle que les interactions entre le VHB et sa cellule hôte ne sont pas encore totalement élucidées. Les chercheurs-ses se sont intéressés à deux lignées de cellules de tumeurs primitives du foie humaines cultivées in vitro : Huh-106 et HepG2. Elles expriment toutes deux le récepteur du VHB, mais la lignée Huh-106 est peu sensible à l’infection en comparaison à la lignée HepG2. L’équipe de recherche a donc voulu savoir quels sont les facteurs qui confèrent cette protection aux cellules Huh-106. Pour ce faire, elle a utilisé la technique de biologie moléculaire appelée « gain de fonction » et a ainsi identifié plusieurs candidats possibles, dont le gène CDKN2C qui est fortement exprimé dans les cellules de la lignée HepG2. Les chercheurs-ses ont vu que lorsque les cellules de la lignée Huh-106 sur-expriment ce gène, elles deviennent, à leur tour, sensibles à l’infection par le VHB. A contrario, si l’on empêche l’expression du gène CDKN2C dans la lignée HepG2, les cellules sont peu infectées par le VHB. L’étape suivante a consisté à comprendre comment l’expression de ce gène affecte le cycle de vie du virus. Ce qui a été fait. De plus, les chercheurs-ses se sont aperçus que le « VHB induisait l’expression de CDKN2C et que l’expression de CDKN2C chez des patients est associée à la progression des maladies chroniques du foie, dont le carcinome hépatocellulaire (CHC ou cancer du foie), et à une survie plus faible à long terme chez les patients atteints de CHC ». Mais la découverte principale de cette équipe est d’avoir « mis en évidence pour la première fois le rôle-clé de CDKN2C dans les cellules hôtes du VHB, susceptible de représenter une cible prometteuse pour de futurs traitements. Plus largement, « grâce à cette découverte, de meilleurs modèles permettant l’étude des interactions entre le virus et ses cellules hôtes pourraient être développés », conclut l’équipe de Thomas Baumert et Eloi Verrier.
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