Les LGBTphobies en hausse en 2021

Le 17 mai marque la Journée mondiale de lutte contre les LGBTphobies. À cette occasion, plusieurs organisment ont publié leur enquête ou sondage sur les discriminations faites envers les lesbiennes, gays, bisexuels, transgenres, queer, intersexes et asexuels. Les chiffres ne sont pas à la baisse. 

Les insultes et discriminations liées à l'orientation sexuelle ou à I'identité de genre augmentent. C’est ce que montre l’enquête du service statistique ministériel de la sécurité intérieure (SSMSI) publiée le 16 mai, un jour avant la Journée mondiale de lutte contre les LGBTphobies. 

En 2021, les crimes et délits « anti-LGBT+ », c’est-à-dire faites à l’encontre des personnes lesbiennes, gays, bisexuelles, trans, queer, intersexes et asexuelles, ont augmenté de 28 %, par rapport à 2020. Les services de police et de gendarmerie français ont enregistré 3 790 actes «anti-LGBT+», soit 2 170 crimes et délits et 1 620 contraventions. Il s’agit à 59% d’injures ou de diffamations. 

Qui sont les plus touchés ?

Dans près de la moitié des cas, les crimes et délits « anti-LGBT+ » se passent dans des lieux publics. Les crimes et délits « anti-LGBT+ » recensés touchent les hommes dans 73% des cas et dans 51% des cas, les jeunes de moins de 30 ans. 

Selon le dernier rapport de SOS Homophobie, plus de 15 % des témoignages récoltés par l’association concernent des personnes transgenres.  

Peu portent plainte

Les estimations sont communiquées par les services de police et de gendarmerie nationales, et donc se basent uniquement sur les dépôts de plainte. Or, une grande majorité des anti-LGBT+ n’ont pas de suite judiciaire. Seules 20 % des victimes portent plainte lorsqu’elles subissent des agressions ou des menaces. Elles ne sont plus que 5 % lorsque cela concerne des injures.

Une situation qui se dégrade ?

Un sondage BVA** commandé par la Fondation Le Refuge et rendu public le 9 mai 2022 a mesuré l’opinion sur la situation des personnes LGBTI+. Selon ce rapport, 46 % des Français interrogés considèrent que la situation des personnes LGBT s’est améliorée au cours des cinq dernières années contre 46 % qui considèrent qu’elle est restée identique voire qu’elle s’est dégradée. Deux tiers des sondés déclarent avoir déjà entendu des propos homophobes ou transphobes, et 48 % en ont été témoins plusieurs fois. 

Pour trois quart des répondants, le gouvernement doit soutenir la création de dispositifs d’accueil spécifiques pour les jeunes rejetés par leurs parents en raison de leur orientation sexuelle et/ou leur identité de genre. Plus de la moitié (67 %) souhaitent que l’Etat renforce davantage ses actions en milieu scolaire. 

Enfin, 65% aimeraient que les enfants soient sensibilisés dès le plus jeune âge, en dépit des déclarations de l’actuel Président. En avril dernier, Emmanuel Macron a déclaré sur BrutX, n’être pas favorable à ce que les questions d'identité sexuelle et d'identité de genre soient abordées à l'école primaire et au collège, avant de se raviser deux semaines plus tard, à l’approche du second tour des élections présidentielles, en déclarant à Tetu que

"l’école a un rôle clé à jouer dans la lutte contre les préjugés et les discriminations envers les personnes lesbiennes, gay, bi, trans".

*Les données chiffrées du Rapport sur les LGBTIphobies 2022 proviennent exclusivement des 1 515 témoignages reçus par SOS homophobie du 1er janvier au 31 décembre 2021 sur sa ligne d’écoute, par courriel via un formulaire en ligne, ou par chat.

**Enquête réalisée auprès d’un échantillon de Français interrogés par Internet le 21 avril 2022 – Echantillon de 1583 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus.

Sources : 

• “Les atteintes « anti-LGBT+» enregistrées par les forces de sécurité en 2021, SSMSI, 16 mai 2022.
• Rapport sur les LGBTphobies 2022, SOS Homophobie
• “L’état des LGBT-phobies chez les jeunes, aujourd'hui en France”, Fondation Le Refuge, 9 mai 2022.