En effet, le lundi 12 avril 2021 s’est déroulée une conférence de presse afin de faire le bilan de cette loi.
Le premier constat est l’exposition à la violence. En effet, 42 % des TDS estiment être plus exposés aux violences qu’avant la loi. Alors que seulement 9 % estiment être mieux protégés.
La baisse des clients suite à la loi pousse les TDS à baisser leurs critères de sélection. En plus, a exercer leur travail dans des lieux peu sécurisés, favorisant les agressions.
De plus une nette augmentation des vols, des meurtres et des violences sexuelles sont constaté.
Teodora Niculescu, travailleuse de l’association Paloma et TDS, partage ce triste constat. Elle témoigne que 90 % des TDS déclarent une dégradation des conditions de travail et une perte de pouvoir dans la relation avec le client.
L’augmentation de la précarité chez les TDS entraîne un second constat : une sur-exposition au VIH et aux IST.
De plus, Teodora Niculescu constate une dégradation de la santé mentale des TDS. La consommation d’alcool, de tabac et la dépression sont de plus en plus présentes.
« Depuis 2016, nous observons une véritable dégradation de la santé des travailleuses du sexe que nous rencontrons sur le terrain. La pénalisation des clients a surtout pour effet de rendre l’activité du travail du sexe plus dangereuse, plus à risque pour la santé des personnes, et plus compliquée à gérer psychologiquement. Globalement, la santé des travailleuses du sexe s’est détériorée », déclare Philippe de Botton, président de Médecins du Monde.
Pour aider les TDS qui le désirent à changer de métier, la loi comprend un parcours pouvant les aider. Cependant, pour beaucoup d’associations, ce dispositif est inadapté et jugé dissuasif.
Tout d’abord, la liste des critères d’éligibilité n’est pas en raccord avec la réalité du terrain. Par exemple, on demande un acte de naissance, cela exclut donc les TDS migrants qui n’ont plus de lien avec leurs pays d’origine.
Le dispositif est si contraignant que seulement 400 personnes y ont eu accès contre 1 000 d’après les prévisions.
La crise sanitaire n’a fait qu’empirer les conditions des TDS. L’isolement et les expulsions se sont accentués, prouvant que les TDS font parti des grands oubliés de la crise.
Pour Antoine Baudry de l’association Cabra, ce que vivent les TDS est de la « violences institutionnelles ».
C’est sur les réseaux sociaux que les associations s’expriment le plus. Comme par exemple Irène Aboudaram responsable plaidoyer chez Médecins du Monde, qui dénonce les « conséquences désastreuses ». Pour elle « Le gouvernement doit absolument comprendre qu’il faut abroger la Loi Prostitution, qui engendre l’augmentation de la violence, isolement plus grand, santé fragilisée et parcours de sortie inadapté aux réalités ».
Vous avez une question par rapport à cet article ?
Elle a peut-être déjà été traitée dans notre section FAQ
Vous ne trouvez pas votre réponse ou vous avez une remarque particulière ?
Posez-nous votre question ici :