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17.07.2017

Titre de séjour pour soins : mon rendez-vous à la préfecture décalé à l’année prochaine !

Sandra : Christian, j’aimerai que tu racontes comment ça se passe pour toi en ce moment pour l’obtention de ton titre de séjour. Vas-tu l’obtenir un jour ? C’est la question que j’ai envie de te poser !

Christian : Olala, je l’espère vivement ! Je vais un peu revenir un tout petit peu en arrière et dire que j’entre en France le 18 février 2016 et donc j’attends 1 an en territoire français et puis…

Sandra : Pour déposer ta demande.

Christian : Oui, pour déposer ma première demande et donc je m’en vais déposer cette demande le 6 février 2017 et voilà qu’on me donne une convocation, une première convocation. On me dit de me présenter le 3 juillet 2017 à la préfecture de police.

Sandra : C’est quelle préfecture ?

Christian : C’est la cité, dans le 4ème à Paris. Je suis là, attendant, quand à ma grande surprise 1 mois avant mon rendez-vous de juillet, donc en juin, je reçois une lettre de l’OFII, l’office française de l’immigration et de l’intégration. C’est écrit sur la lettre que j’aurai une prise de sang et il est possible qu’on me fasse plusieurs prises de sang et que je dois me rendre dans leur service. J’y vais donc, j’attends, on me reçoit et finalement, on me dit qu’on va me sortir une fiche et puis les informations peuvent être publiées sur le net et est-ce que je l’accepte ? Est-ce que je signe ? Je lis et puis je coche et je dis bon, il n’y a pas de souci, qu’on me sorte la fiche. Mon nom, mon prénom, ma date de naissance, quand est-ce que j’ai contracté le virus. C’est la dame qui me pose des questions et dès qu’elle finit avec moi, il y a une autre dame qui m’a reçu, une infirmière qui m’a fait plusieurs prises de sang. La seule pièce qu’on m’a demandé, c’était mon passeport. Et puis il faut dire qu’au préalable toutes vos coordonnées sont envoyées, votre dossier médical est envoyé là-bas par votre médecin. Ils connaissent déjà tout de votre situation.

Sandra : Excuse-moi, je te coupe. Quand tu dis les données sur internet, c’est anonyme ?

Christian : Euh, oui oui. Effectivement, c’est anonyme…

Sandra : C’est pour faire des statistiques ?

Christian : Je ne sais pas. Bon, donc après ça on m’a demandé de rentrer. Quand je suis rentré, j’étais dans l’attente, dans la grande joie de m’y rendre le 3 juillet 2017 pour recevoir mon premier récépissé. Une semaine avant, on me renvoie une autre missive pour me dire que c’est une convocation, venant toujours de la préfecture. On me fait comprendre que “annulée et remplacée”. Je suis maintenant convoqué pour lundi 8 janvier 2018. Vraiment, c’est très dur pour moi Sandra et peut-être encore plus dur pour ceux qui vivent dans la rue et qui attendent un jour de recevoir leur récépissé, pour pouvoir travailler, devenir complètement indépendant. Vous attendez donc 1 an en territoire français. Vous déposez le dossier, vous attendez encore 2 ans pour recevoir le premier titre. C’est la conclusion que je tire, l’analyse que je fais de ce que moi je suis en train de vivre, de subir. Certainement, je ne suis pas un cas isolé. Peut-être il y a d’autres qui ont reçu cette missive.

Sandra : En tout cas, ce genre de dysfonctionnement il faut le signaler. N’hésitez pas à vous rapprocher d’associations, comme la nôtre, le Comité des familles ou je pense aussi à AIDES qui recueille aussi les dysfonctionnements de tout ce qui se passe en préfecture. Comme ça après, on constitue un gros dossier avec tous les dysfonctionnements et puis après on peut aller se plaindre auprès des préfectures via les institutions compétentes pour dire là, il y a un problème, ce n’est pas normal, vous empêchez les personnes migrantes de s’intégrer alors qu’elles font tout ce qu’elles peuvent pour pouvoir vivre correctement, comme tu dis, être indépendant, trouver un travail. Parce que toi, tu n’attends que ça Christian évidemment.

Christian : Je voudrai même dire que depuis que je suis en France, je me suis vautré uniquement dans du bénévolat. Je suis à Tandem Ile-de-France où je donne des cours de pédagogie différentielle, je suis ici à la radio, je suis un peu partout. Tout ça, c’est du bénévolat. Je ne reçois aucun sous.

Sandra : Tu participes au vivre ensemble de la société quoi.

Christian : Tout à fait. Je marque une pierre à l’édifice pour construire, pour ne pas rester les bras croisés et le pire de tout ça, c’est que les différentes associations qui nous donnaient même un coup de pouce par rapport au pass navigo et tout…

Sandra : Le pass navigo, pour prendre les transports.

Christian : Oui, pour pouvoir bouger, se rendre parfois à des lieux où on a besoin de nous pour du bénévolat par exemple, tout a été arrêté. On n’aura plus de recharge de pass navigo. Et j’ai entendu dire que l’AME bientôt ne servira plus à grand-chose. Donc tout ça, ça tombe sur nos têtes, comme une épée de Damoclès. C’est véritablement très dur.

Sandra : Pour l’AME, je n’ai pas encore entendu de changement là-dessus. Mais effectivement pour le pass Navigo, depuis que Valérie Pécresse a supprimé l’aide aux transport pour les personnes bénéficiaires de l’AME. Les associations avant aidaient les personnes à payer leur pass Navigo puisque c’était à 16 euros quand il y avait l’aide. Maintenant c’est 73 euros. Et à partir d’août, ce sera 75 euros. Ca va être dur. Mais bon, courage, baissez pas les bras, le combat continue. On va bien trouver des solutions pour s’en sortir ensemble.

Christian : J’ai suivi quelques compatriotes qui ont salué la venue du chef d’Etat, Emmanuel Macron. Je ne sais pas Sandra si nous nous trompons. Est-ce que le président Macron est au courant de tout ça ? Moi, je m’étais rendu quelque part et de tout ce que j’ai suivi, les gens se demandent si le président Macron est au courant. Est-ce qu’il est vraiment au parfum de tout ce qui se passe ? Parce qu’avec sa venue nous savions que beaucoup de choses allaient changer quand même.

Sandra : Bon, on va lui laisser encore quelques mois puis on verra à quelle sauce nous tous on va être mangé. Mais je pense qu’il est au courant, surtout que le Comité des familles a déjà envoyé une lettre au président de la République pour parler de la situation des personnes vivant avec le VIH, des personnes qui vivent dans la précarité. Une lettre aussi a été envoyée à la ministre de la Santé, Agnès Buzyn. Ils ont reçu un lettre. Ils sont au courant. Après, comment vont-ils agir, c’est la grande question. A suivre.

Christian : Sincèrement, que ça change parce que ne travaillant pas, n’ayant pas de ressource, pas de moyens, c’est très dur.

Sandra : On continuera de suivre. Tu nous donneras des nouvelles en janvier du coup Christian. J’espère que ce sera pour nous annoncer une bonne nouvelle.

Christian : Si je suis encore vivant ! (rires)

Sandra : Oui, si nous sommes tous encore vivants, on ne sait pas.

Transcription : Sandra JEAN-PIERRE

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