Politique de Confidentialité
continuer sans accepter X
Notre site utilise des cookies pour améliorer votre expérience de navigation.
En continuant à utiliser notre site, vous acceptez notre utilisation de cookies conformément à notre politique de confidentialité.
TOUT ACCEPTER
PLUS DE DETAILS
TOUT REFUSER
02.04.2024
#prison
#sidaction

La prévention en détention

Les week-end de Sidaction a été, entre autres, l'occasion de parler de prévention et réduction de risque dans le milieu pénitentiaire.

Il n'est un mystère pour personne, mais en prison la circulation du VIH et des hépatites est plus importante qu'en milieu ouvert.

Essayons d'en comprendre les raisons. Pour commencer, une fois arrivé en prison, un test de dépistage doit être proposé à tout le monde. La réalité ? Selon un rapport apparu en 2020 du Conseil national du sida et des hépatites virales (CNS) ce dépistage est proposé seulement à la moitié des entrants en détention. En plus, le dépistage pour être efficace doit être proposé aussi pendant l’incarcération. Aussi ce point ne correspond pas à la réalité. Selon un étude de 2019 menée en Auvergne-Rhône-Alpes, sur 14 unités sanitaires, aucune personne en détention ne disait avoir eu une proposition de dépistage hormis à l'entrée.

Si la mise en place d'un traitement antirétroviral se met en place facilement en prison, à la sortie les choses ne se font pas avec facilité. Selon Florian Valet de l'association AIDES :

«Dans la majorité des cas, 63% d'après les dernières études, les détenus font ce qu'on appelle des “sorties sèches”. Les prisonniers et prisonnières apprennent leur sortie quelques heures avant qu'elle ne soit effective et ne bénéficient d'aucun accompagnement, y compris concernant le suivi médical. Ces “sorties sèches” représentent un frein à l'observance du traitement.»

En prison, la transmission se fait en premier lieu par la consommation de drogues injectées. 

«Un tiers des personnes qui entrent en prison présentent une problématique addictive (hors tabac) et la quasi-totalité continue à consommer d'une manière ou d'une autre en milieu carcéral, rappelle Florian Valet. 14% des prisonniers qui s'injectent poursuivent les injections en détention et 40% de ces personnes partagent leur matériel d'injection. Cette réalité engendre des risques importants de transmission du VIH et des hépatites.»

En 2016 le Parlement inscrivait, dans la loi de modernisation de notre système de santé, l'extension à la réduction des risques (RDR) du principe d'équivalence des soins entre le milieu ouvert et le milieu fermé, cette «loi Santé» n'est aujourd'hui encore pas respectée. En conséquence, l'accès aux outils et dispositifs de réduction des risques est quasiment inexistant en prison.

«Les considérations sécuritaires prennent le pas sur les questions de santé», déplore Ridha Nouiouat de Sidaction, qui indique par exemple que l'institution pénitentiaire craint que les détenus ne commettent des attaques à l'aides de seringues distribuées.

Face à des situations qui constituent une violation du droit à la santé des personnes détenues, Sidaction s'engage et recommande notamment:

  • De permettre, grâce à la suspension de peine pour raison médicale, la libération de personnes souffrant de graves problèmes de santé, durablement incompatibles avec un maintien en détention, ou mettant en jeu leur pronostic vital;
  • De permettre une sexualité protégée et sans danger en prison et de promouvoir la mixité;
  • D'introduire en prison les mesures de réduction des risques, telles qu'elles sont mises à disposition de la population générale; 
  • De lutter contre les discriminations et la stigmatisation des personnes vivant avec le VIH et des minorités: femmes, personnes étrangères, personnes trans, mineurs;
  • D'aider les personnes détenues avant leur libération, par des procédures et des programmes spécialement conçus pour leur permettre de faire la transition entre la vie carcérale et une vie respectueuse du droit interne au sein de la collectivité.

Source


Vous avez une question par rapport à cet article ?
Elle a peut-être déjà été traitée dans notre section FAQ

Vous ne trouvez pas votre réponse ou vous avez une remarque particulière ?
Posez-nous votre question ici :