Dakar accueillait la dixième conférence Afravih, la semaine dernière. Les questions abordées étaient la Prep, IST, l’intérêt de l’approche communautaire dans la fin de l’épidémie de sida. Mais aussi les données sur le VIH et les hépatites virales. Enfin, du plaidoyer en faveur d’une autre politique des drogues, notamment en Afrique.
L’infectiologue, Dr Martin Siguier a parlé des bons résultats avec le cabotégravir par injection, tous les deux mois. L’Onusida annonçait des résultats positifs sur cette stratégie de prévention chez les femmes.
« Les injections sont 89 % plus efficaces dans la prévention contre le VIH par rapport à des comprimés oraux de prophylaxie préexposition (Prep) pris quotidiennement ».
Pas de nouvelles concernant un éventuel vaccin préventif du VIH, aucun essai est concluant.
Le professeur Charles Cazanave, travaillant au service des maladies infectieuses et tropicales du CHU de Bordeaux, concernant l’hépatite C, rappelle l’importance de généraliser le « test and treat » .
C’est-à-dire, mettre sous traitement antiviral les personnes dépistées positives au VHC le plus tôt possible.
L’objectif de l’Afravih est de réduire les risques à propos des drogues. En réformant des politiques et des lois sur les drogues et un changement de paradigme allant vers la dépénalisation et la décriminalisation de l’usage de drogues. L’urgence est de mettre fin à la « guerre à la drogue », pour mettre fin aux violations des droits fondamentaux des consommateurs de drogues et aux violences qu’ils subissent.
Par exemple en Suisse, la politique de réduction des risques mise en place depuis les années 90 démontre une baisse des décès liés à l’usage de drogues, une baisse des décès liés au sida et une baisse des nouvelles contaminations au VIH. Mais la Suisse est confrontée à de nouveaux problèmes, avec l’arrivée des nouveaux produits et usages associés. Pour autant, le pays ne semble pas vouloir renoncer aux droits humains.
La « loi type sur les drogues » pour l’Afrique de l’Ouest impulsée par Kofi Annan, l’ancien secrétaire général des Nations unies, est un outil destiné aux décideurs politiques. Elle entend répondre à un besoin de réformes visant les lois en matière de drogues, pour se tourner vers un système moins répressif à l’encontre des personnes consommatrices de drogues. Elle prône comme la Suisse, une meilleure prise en compte des droits humains.
Une conférence organisé par Coalition PLUS, qui est une coalition internationale d’ONG communautaires de lutte contre le sida et les hépatites virales, avait le thème « fin de l’épidémie de sida en Afrique de l’Ouest et du centre : comment le communautaire fera la différence ». Ce symposium permettait de faire le point sur la réponse communautaire face à la crise sanitaire du VIH et de la Covid-19. Dès le début de l’épidémie de Covid-19, Coalition PLUS débloque un fonds d’urgence de 1,4 million d’euros.
Coalition PLUS, Arcad Santé plus (Mali), ALCS (Maroc) Kimirina (Équateur) et Aras (Roumanie) sont revenues sur les points essentiels de l’adaptation de leurs services et de la stratégie adoptée face à la nouvelle pandémie pour apporter une aide aux populations marginalisées et maintenir les soins des personnes vivant le VIH.
Les associations communautaires sont mieux préparées pour la deuxième vague de Covid-19, mais redoutent un manque de prise en compte de la part des autorités. Toutes rappellent une chose « Rien pour nous sans nous », car les acteurs communautaires sont indispensable pour lutter contre le VIH.
En 2018, 37,9 millions de personnes vivaient avec le VIH, et seulement 23,3 millions ont accès à un traitement anti-VIH. Jusqu’au débuts des années 2000, environ 3 millions de personnes meurt par an, et 2 millions de personnes sont décédées en 2018, ont rappelé des orateurs-rices à l’Afravih.
Le principal échec thérapeutique se caractérise par une réplication virale, du fait d’un traitement non efficace ou insuffisamment pris. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) parle d’une réplication virale dès lors qu’une personne présente, par deux mesures consécutives à trois mois d’intervalle, une charge détectable.
Une mauvaise observance est la cause principale de l’échec thérapeutique.
En 2015, le paludisme, le VIH, la tuberculose représentaient près de 3 millions de décès annuels. Sur la même période, les hépatites virales représentaient entre 1,3 et 1,4 million de décès, soit autant que la tuberculose dont environ 800 000 imputables à l’hépatite B chronique et 400 000 attribuables aux conséquences de l’hépatite C chronique.
Le développement du dépistage et la surveillance, pour éviter de nouvelles infections est indispensable.
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