L’étude française ANRS-Prevenir montre que les deux types de prises de la prophylaxie pré-exposition (PrEP) sont aussi efficaces l’une que l’autre dans la prévention du VIH.
Prendre la prophylaxie pré-exposition (PrEP) avant et après un rapport sexuel et de manière quotidienne sont aussi efficaces l’une que l’autre pour prévenir une infection par VIH. C’est la conclusion de l’étude ANRS-Prevenir, lit-on dans un communiqué publié le 6 juillet. Les résultats sont disponibles depuis le 27 juin dans The Lancet HIV.
3 056 volontaires dans 26 sites en région parisienne ont participé à l’étude menée en partenariat avec le réseau associatif AIDES/Coalition Plus, des centres de santé sexuelles et l’implication de scientifiques issus de l’AP-HP, l’Inserm et des centres de recherches universitaires. Tous étaient à haut risque d’infection. La recherche a duré 3 ans, et les participants ont été suivis entre mai 2017 et mai 2019. “Peu de données existaient jusqu’alors sur cette modalité de prise (prise à la demande, ndlr) de la PrEP”, indique le communiqué.
Parmi les volontaires, 98,7 % d’hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes (HSH) et 1,3 % de femmes transgenres ayant des relations sexuelles avec des hommes. Au début de l’étude, ils commençaient la PrEP ou la prenaient déjà quotidiennement. Le traitement était une combinaison fixe de ténofovir disoproxil/emtricitabine. Le groupe PrEP quotidienne (50,5 % des volontaires) le prenait tous les jours. L’autre groupe (49,5 % des volontaires) le consommait avant et après les rapports sexuels. Tous avaient le choix de changer de régime librement au cours de l’étude.
“Les analyses ont montré que les participants ayant opté pour la PrEP à la demande lors de l'inclusion étaient plus âgés, avaient un niveau d'éducation plus élevé et avaient déclaré moins de partenaires sexuels au cours des trois derniers mois que ceux ayant opté pour la PrEP quotidienne”, informe l’Inserm.
Résultat : 6 infections par le VIH ont été rapportées au cours du suivi, trois dans chaque groupe, et 361 infections ont ainsi été évitées selon les estimations des chercheurs. “Ces six participants avaient arrêté la PrEP quelques semaines ou mois avant le diagnostic du VIH. Parmi eux, une seule mutation de résistance à l’emtricitabine a été détectée”, précise le communiqué.
Encore une fois, une étude sur l’évaluation de la PrEP n'inclut pas les femmes. Moins de 2% de femmes trans hétérosexuelles sont représentées dans la recherche de l’Inserm et 0 pour les femmes cisgenres. Problème : la prise en continu n’est pas possible chez les femmes.
À l’heure actuelle, par manque de données scientifiques, les patientes n’ont pas le choix. Si elles souhaitent prendre la PrEP, il faut que cela soit en prise continue. Ce qui peut être contraignant, notamment pour celles qui prennent déjà une pilule contraceptive tous les jours.
De nombreuses associations déplorent la non-intégration des femmes dans les études menées sur la PrEP et les traitements VIH en général. En juin dernier, l’association Sida Info Service consacrait son petit-déjeuner de l’écoute à ce sujet. Des efforts sont attendus du côté de la recherche.
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