Le Conseil national du sida et des hépatites virales (CNS) a rendu public un Rapport sur la prévention, le dépistage et le traitement de l’hépatite C chez les personnes détenues. Ces travaux répondent à une saisine conjointe du Directeur de l’administration pénitentiaire, de la Directrice générale de l’Offre de soins et le Directeur général de la Santé.
Nous avons invité en plateau de Vivre avec le VIH Hugues Fischer d’Act-Up Paris et Ridha Nouiouat de Sidaction.
Les personnes détenues représentent une population fortement exposée au risque d’acquisition du VHC. Or les objectifs et les moyens de la lutte contre le VHC ont été radicalement transformés par l’arrivée, depuis 2014, des traitements antiviraux d’action directe (AAD). Ces traitements, très efficaces et bien tolérés, permettent une guérison en seulement huit ou douze semaines. Au travers d’une stratégie de dépistage précoce et de traitement immédiat, le Gouvernement a fixé l’objectif de parvenir à l’élimination de l’épidémie de VHC en France à l’horizon 2025. Une mise en œuvre efficace de cette stratégie en milieu pénitentiaire est essentielle.
Au terme de ses travaux, le CNS constate cependant que la réponse sanitaire et préventive actuellement déployée en milieu pénitentiaire ne s’est pas entièrement adaptée au nouveau paradigme de la lutte contre le VHC et présente d’importantes faiblesses. Ainsi, le CNS a pu établir que parmi les personnes estimées porteuses d’une infection chronique par le VHC à leur entrée en détention, actuellement moins d’une sur deux initie un traitement par AAD au cours de son incarcération.
L’insuffisance du dépistage du VHC s’avère être la principale cause de ce faible taux d’accès au traitement. Le renforcement des dépistages conjoints du VHC, du VHB et du VIH représente ainsi le principal défi à relever et plusieurs leviers pour y parvenir sont proposés.
Enfin, au regard de l’enjeu d’éviter les nouvelles contaminations et les recontaminations, le renforcement de la prévention et en particulier de l’accès aux principaux outils de réduction des risques, dont l’efficacité n’est plus à prouver, constitue l’autre défi majeur à relever. Les limitations d’accès à ces outils qui perdurent en milieu pénitentiaire sont anachroniques et contradictoires avec l’objectif d’élimination de l’épidémie de VHC.
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