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28.02.2020

Un documentaire sur l’infection par le VIH en Russie brise un tabou

Source Courrier International

“Une épidémie dont on ne parle pas”, le documentaire qui aborde la question du sida en Russie, a dépassé en six jours les 12 millions de vues sur YouTube. Peu évoqué par la presse nationale, ce sujet tabou semble retrouver sa place dans l’espace public et retient l’attention des autorités.

Selon les statistiques officielles, on compte plus de 1 million de personnes infectées par le virus de l’immunodéficience humaine (VIH) en Russie actuellement. L’année dernière, 37 000 personnes sont mortes du sida dans le pays, soit en moyenne 100 personnes par jour. Selon le site Gazeta.ru, « 60 % des cas d’infection se produisent par contact hétérosexuel, 80 % des malades connaissent leur statut, mais moins de la moitié reçoivent un traitement.”

Comme l’explique l’auteur du film, Iouri Doud, journaliste et célèbre blogueur (sa chaîne, VDoud, compte 6,76 millions d’abonnés), l’objectif de ce film est simple : “Expliquer aux gens – principalement aux jeunes – comment de ne pas se retrouver dans ces statistiques.” Il vise aussi à montrer que les personnes infectées par le VIH sont constamment victimes de discrimination en Russie.

Le film d’une heure et demie est constitué d’une série d’entretiens avec des personnes séropositives, des experts médicaux et des personnalités engagées dans la lutte contre la propagation de cette maladie en Russie. Chaque intervenant a son rôle : partager avec le public une expérience personnelle, enseigner des règles simples sur la protection sexuelle et rappeler l’information largement connue, mais qui n’apparaît pas souvent dans l’espace médiatique.

Le point culminant est une scène dans laquelle l’auteur du film et son invité (un autre journaliste qui a déclaré publiquement en 2013 qu’il était homosexuel et séropositif) effectuent un test rapide de dépistage du VIH. Cette action est accompagnée d’explications sur les modalités de ce test en Russie.

En plus d’un grand nombre de vues sur YouTube, l’effet notable du film est confirmé par le fait que le mot-clé “VIH” est devenu le deuxième le plus recherché dans le Google russe le jour même de la sortie du film. Comme le signale le site de culture urbaine The Village, “en quelques heures, les utilisateurs l’ont cherché plus de 20 000 fois”.

Le documentaire a également été remarqué par les autorités russes. Ainsi, à l’initiative d’un des députés de la Douma, Fedot Toumousov, une projection du film a été organisée. Sur son compte Twitter, le député a écrit que “Doud a fait un film merveilleux, et j’ai jugé nécessaire que les députés puissent le voir et prêter attention à un tel problème”.

D’après le quotidien RBC, le ministère de la Santé a aussi fait l’éloge du film, le qualifiant de “sans aucun doute utile”. Le vice-ministre de la Santé, Oleg Salagaï, estime que le film est très important car il “permet de fournir de plus amples informations sur le VIH et de motiver les gens pour qu’ils passent des tests et bénéficient d’un traitement le cas échéant”.

Après avoir vu le film, toujours selon RBC, le président de la Cour des comptes, Alexeï Koudrine, a promis de vérifier l’efficacité des mesures visant à la mise en place de soins médicaux pour les personnes infectées par le VIH. Il a aussi précisé que “l’épidémie de sida en Russie représent[ait] une menace beaucoup plus réelle que l’épidémie due au coronavirus”.

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