Malgré l’ouverture de la vaccination aux jeunes hommes, l’Académie nationale de Médecine déplore l’insuffisance de la couverture vaccinale contre les HPV en France.
“La France est très en retard”, alerte l’Académie nationale de Médecine dans un communiqué publié le 23 juin. La couverture vaccinale contre le papillomavirus humain (HPV) est insuffisante.
L’infection par les papillomavirus humains est une infection sexuellement transmissible. Elle est très répandue. Plus de 80 % hommes et femmes sont infectés par ces virus au début de leur vie sexuelle, indique la société savante. Problème : “en France, ces virus sont responsables, chaque année, de plus de 100 000 verrues génitales bénignes, plus de 30 000 lésions pré-cancéreuses et plus de 8000 cancers des régions génitales (comme le col de l’utérus, ndlr), anales et oropharyngées.”
Avant 2021, la vaccination n'est recommandée et remboursée par l’Assurance maladie que pour les jeunes filles. Contrairement à d’autres pays comme le Portugal ou le Royaume Uni où la couverture vaccinale dépasse 75% en 2020, la France n’est qu’à 28%. Le 1er janvier 2021, elle s’ouvre aux garçons pour étendre la couverture vaccinale. La couverture vaccinale s'élève alors à 41%, soit 45,8% pour les filles et 6% pour les garçons. “Un niveau très éloigné des objectifs fixés par la Stratégie nationale de santé sexuelle et le Plan cancer : 60% chez les adolescentes âgées de 11 à 19 ans en 2023 et 80 % à horizon 2030”, indique l’Académie.
Pour celle-ci, ce retard s’explique entre autres par le fait que la stratégie de lutte contre le cancer est très orientée sur la prévention du cancer du col de l’utérus qui est un cancer féminin. Or les HPV sont responsables de cancers masculins. Aussi, l’Académie observe un manque de confiance chez certains professionnels de santé qui n’osent pas proposer le vaccin à leurs patients. Des enquêtes observent que 40 % des médecins ne recommandent pas systématiquement cette vaccination. Pour eux, cela est “mal perçu” par les parents.
Dans le communiqué, les auteurs insistent sur l’efficacité et la bonne tolérance des vaccins contre les HPV. Ils recommandent de mieux informer les professionnels de santé pour les rassurer et réduire les inquiétudes de leurs patients, mais aussi de rendre plus accessible la vaccination aux populations défavorisées et permettre par exemple l’absence d’avance de frais médicaux.
Source : communiqué de presse de l’Académie Nationale de Médecine, 23 juin.
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