La réduction des risques chez les usagers de drogues injectables (UDI) a été bénéfique. Selon Santé publique France, en 2016-2019, les UDI représentaient 0,8% de l’ensemble des découvertes de séropositivité déclarées contre 1,7% en 2004-2007.
En France, 110 000 personnes consomment des drogues injectables selon la dernière estimation publiée en 2019 par l’Observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT). Les usagers de drogues injectables (UDI) font partie des populations particulièrement exposées au risque de contamination par les infections transmissibles par le sang. C’est le cas notamment du VIH et du VHC responsable de l’hépatite C. Pourquoi ? En raison des pratiques de partage de seringues d’injection.
Heureusement, la politique de réduction des risques mise en place dès 1993 a payé. En 20162019, les UDI représentaient 0,8% de l’ensemble des découvertes de séropositivité déclarées, selon Santé publique France. C’est bien moins que la période 2004-2007 où ils représentaient 1,7% des découvertes de séropositivités déclarées.
Dans le détail, 86% des UDI ayant découvert leur séropositivité VIH étaient des hommes. Cette proportion était plus importante chez les UDI nés à l’étranger (90%) que chez ceux nés en France (75%). De plus, la majorité des UDI (53%) avaient entre 35 et 49 ans.
En revanche, l’organisme remarque une augmentation des découvertes de séropositivité chez les UDI nés à l’étranger, en nombre et en proportion. En 2016-2019, 28% des UDI ayant découvert leur séropositivité VIH étaient nés en France. Mais ils étaient 62% en Europe (hors de France). C’est le cas de l’Europe de l’Est et de l’Europe de l’Ouest. Parmi les UDI nés en Europe, les principaux pays de naissance étaient la Géorgie (39%), la Russie (14%), la Bulgarie (9%), la Roumanie (7%), l’Ukraine (6%) et le Portugal (6%).
“Cette politique a permis de réduire la transmission virale grâce à l’adoption de pratiques plus sûres chez les UDI”, observe Santé publique France. En effet, l’Etat, les organismes sanitaires et associatifs ont mis en place entre autres :
“Le modèle français de réduction des risques se caractérise par une excellente disponibilité des traitements de substitution – pour plus de 8 UDI sur 10 – qui atteint le plus haut niveau en Europe.”
Cette politique apporte de bons résultats, mais les efforts doivent se poursuivre. Selon le dernier rapport de l’enquête Coquelicot 2011-2013, la prise de risques persiste. 26% des participants déclaraient avoir partagé leur seringue au moins une fois au cours du dernier mois. C’était 13% en 2004. Aussi, un tiers des participants déclaraient avoir eu des difficultés à se procurer des seringues au cours des six derniers mois.
L’autorité de santé appelle à maintenir la politique de réduction des risques, renforcer l’accessibilité de matériel d’injection stérile mais aussi d’intégrer une dimension communautaire de la prévention. Le but : mieux répondre aux problématiques et aux besoins de toutes les communautés d’UDI.
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