Le fostemsavir, premier inhibiteur d’attachement, a démontré son intérêt en essai clinique et devrait dans les mois à venir être disponible pour les personnes en échec, précédemment traitées.
Le fostemsavir s’est montré efficace contre les souches du VIH-1 résistantes aux médicaments suivants (inhibiteurs des récepteurs ou de fusion) : le T-20 ou enfuvirtide (Fuzeon®), le maraviroc (Celsentri®) et l’ibalizumab (Trogarzo®), qui sont la dernière ligne de médicaments en cas de résistance du VIH aux antirétroviraux disponibles chez les personnes vivant avec le VIH. Il agit en se liant à une protéine de surface du VIH appelée gp120 pour empêcher le virus d’infecter les cellules. C’est un promédicament qui se convertit en temsavir, sa forme active après l’absorption dans l’organisme.
Cette nouvelle molécule n’est pas active contre le VIH-2, une souche du VIH présente essentiellement chez les personnes originaires d’Afrique de l’ouest. Le fostemsavir n’est pas non plus actif contre un sous-type du VIH peu répandu appelé le Groupe O, se trouvant principalement dans certaines régions du centre-ouest de l’Afrique.
L’essai BRIGHTE a évalué, dans 23 pays, l’efficacité du fostemsavir chez 371 personnes en échec thérapeutique, après des lignes successives de traitement. Les personnes inscrites à l’étude de phase III avaient ainsi en moyenne un compte de CD4+ inférieur à 100 cellules/mm3 et la plupart des virus des participants étaient résistants à plusieurs classes de médicaments.
L’étude comportait deux groupes, l’un, randomisé, avec deux bras et un autre non randomisé:
Dans ce contexte, le fostemsavir a réussi à améliorer globalement la santé des participants. Au total, 371 patients ont été traités, dont 272 dans la cohorte randomisée et 99 dans la cohorte non randomisée. Au jour 8, la diminution moyenne de l’ARN du VIH-1 était de 0,79 log10 copies par millilitre dans le groupe fostemsavir et de 0,17 log10 copies dans le groupe placebo (P <0,001). À la semaine 48, une réponse virologique (VIH-1 Niveau d’ARN, <40 copies par millilitre) était survenue chez 54% des patients de la cohorte randomisée et dans 38% de ceux de la cohorte non randomisée; la moyenne d’augmentation du nombre de lymphocytes T CD4 + était de 139 cellules par millimètre cube et de + 64 cellules par millimètre cube, respectivement. Les événements indésirables ont conduit à l’arrêt du fostemsavir chez 7% des patients. Dans la cohorte randomisée, des substitutions ont été trouvées chez 20 des 47 patients (43%) avec échec virologique.
En conclusion, chez les patients infectés par le VIH-1 multirésistants avec des options thérapeutiques limitées, ceux qui ont reçu du fostemsavir ont connu une diminution significativement plus importante de la charge virale du VIH-1 que ceux qui ont reçu un placebo au cours des 8 premiers jours. L’efficacité était soutenue pendant 48 semaines.
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