Dans une lettre ouverte publiée le 3 mai dernier, le collectif interassociatif demande à la Caisse Nationale de l'Assurance Maladie (CNAM) le retrait du nouveau dispositif de lutte contre la fraude de médicaments onéreux. Une mesure qui, si elle passait, impacterait les personnes vivant avec le VIH et les hépatites virales.
Le TRT-5 CHV réunit plusieurs associations de lutte contre le VIH/sida, les hépatites et IST, dont le Comité des Familles, Actions Traitement, Aides et Act-Up. Sa mission est de porter la voix des patients auprès des organismes et des laboratoires dans la recherche clinique, mais aussi en ce qui concerne la politique du médicament et le droit à une prise en charge de qualité.
Le 3 mai dernier, le collectif a, dans une lettre ouverte publiée sur leur site, demandé le retrait du futur dispositif de lutte contre la fraude de médicaments onéreux.
Introduit par la convention du 9 mars, ce nouveau dispositif donne la charge au pharmacien de vérifier l’authenticité de toute ordonnance médicale dont le traitement est vendu à un prix supérieur à 300 euros. Le professionnel de santé devra vérifier ces informations avec le dossier pharmaceutique ou en contactant le médecin à l’origine de la prescription. S’il n’est pas en mesure de réaliser cette vérification, il aura le droit de ne pas délivrer le traitement au patient, ou proposera une dispensation de secours, à l’unité ou au détail.
“Les personnes vivant avec le VIH et/ou une hépatite virale, dont les prescriptions seront particulièrement concernées par cette mesure, tout comme l’ensemble des usagers-ères du système de santé, n’ont pas à subir les conséquences de la lutte contre la fraude et le trafic de médicaments, déplore le TRT-5 CHV. En plus de difficultés d’application évidentes, notre collectif dénonce un dispositif dangereux, mettant en jeu la santé de personnes malades, guidé par des raisons économiques.”
Comme l'explique le collectif, les patients concernés par le VIH et/ou une hépatite virale seront directement impactés. Ils “verront se renforcer la stigmatisation qu’elles subissent au quotidien et dans leurs parcours de santé”, notamment ceux recevant une primo-prescription, les personnes nées à étranger et/ou qui n’ont pas de pharmacie de référence. Ceux-ci “seront dans l’impossibilité de prouver l’authenticité de leur ordonnance par l’historique de dispensation”. “Nous pensons aussi aux personnes qui, face à un refus de dispensation, ne seront pas en mesure d’argumenter et la nécessité du traitement qu’elles étaient venues récupérer”, s’inquiètent les auteurs de la lettre.
“En cela, le dispositif retenu risque d’éloigner durablement du système de santé les personnes les plus vulnérables et de compromettre le lien de confiance établi entre le-la pharmacien-ne et l’usager-ère. C’est un non-sens en santé publique”, concluent-ils.
Retrouvez la lettre en entier sur le site du TRT-5 CHV.
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