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05.09.2013

Ben : «On m’a réduit mon taux d’invalidité»

Ben : Suite à l’annonce de ma séropositivité et ma dépression, j’ai perdu les pédales. Perdre le sens des réalités, le sens de la vie, envie de mourir, d’en finir. Je me voyais mourir, j’étais dans la dépression et j’avais des problèmes psychologiques qui se sont mélangés avec des problèmes psychiatriques lié au VIH et aux conduites addictives que j’ai pu avoir. A cause de ça, j’ai plongé dans une grosse dépression et j’étais en incapacité de travailler. Donc mon médecin m’a mis en allocation adulte handicapée (AAH)

J’ai travaillé dans le domaine aérien, le bâtiment puis, j’ai fait différents métiers comme l’imprimerie et puis je suis revenu, j’ai tout perdu au moment, à l’annonce de ma séropositivité, je suis parti droit contre le mur quoi en me disant il faut que j’en finisse. J’avais tellement intériorisé la mort que pour moi, il n’y avait aucune issue. Donc tout se mélangeait et je me suis retrouvé en psychiatrie, sous placement d’office. Interné malgré moi parce que je perdais les pédales et le sens des réalités.

J’ai été reconnu en invalidité à la hauteur de 80%. Donc je perçois l’allocation adulte handicapé et plus on avançait dans le temps, plus c’était renouvelé. Ca m’a permis de pouvoir vivre ma maladie, de me soigner, d’être pris en charge médicalement et psychologiquement. Ca m’a permis ça et puis ça m’a permis au moins d’avoir un revenu pour pouvoir vivre en autonomie quand même malgré que j’étais fortement suivi par mon psy.

A l’époque, un médecin on pouvait aller à l’hôpital public, consulter, il y avait la permanence psy, il y avait l’assistante sociale qui était là, il y avait le médecin spécialiste, on était pris en charge bien à l’époque. Je crois que ça devait être 600 francs, un truc comme ça.

Mon état de santé s’était dégradé. Donc on renouvelait mon AAH jusqu’à la retraite de mon médecin psy qui lui suivait bien les 80%. Après, beaucoup de turn over au niveau de trouver un psy dans le service, les nouvelles approches où on peut guérir du VIH, on peut vivre avec mais ils oublient aussi le passif et ce que ça a pu engendrer à long terme le VIH sur le comportement et sur la vie sociale de quelqu’un qui a toujours été dans, on va survivre.

Cette année, j’ai renouvelé mon AAH et à mon grand étonnement avec mon état de santé qui s’est dégradé suite à mes comas, ma co-infection, j’ai été étonné lorsque j’ai fait mon renouvellement AAH que déjà, ce n’était plus l’hôpital qui faisait le renouvellement mais mon médecin traitant et malgré que j’ai joint les certificats médicaux on m’a réduit mon taux d’invalidité. De 80% je suis passé à 79%. Ce n’est pas beaucoup tu me diras mais c’est 1% et ces 1% ils sont énormes ! Pour moi, c’est comme ça, ça y est, vous allez guérir. Mais je sais très bien que je ne guérirais pas quoi. Avec le passif, aujourd’hui on s’occupe des nouveaux cas, on ne s’occupe plus beaucoup des anciens de ma génération quoi qui ont eu un comportement dépressif, qui ont fait des confusions mentales à cause de l’inflammation du cerveau lié au VIH et au VHC. Donc je m’étais dit, ce n’est pas normal. En me renseignant, je me suis rendu compte qu’un pourcentage qui manque, ce pourcentage qu’on me réduit va m’enlever l’allocation de compensation, c’est l’allocation qu’on rajoute en plus de l’AAH. Et puis on va m’enlever l’invalidité, on va m’enlever pas mal d’acquis de droit comme par exemple pour la mobilité réduite, pour pleins d’autres choses qui ne sont plus en lien parce que vous êtes en-dessous de 80% mais en-dessous de 80% ça vous enlève pas mal d’acquis de droit

Malgré qui m’ont mis une reconnaissance travailleur handicapé, je suis en incapacité de travailler quoi et de rependre par jour ou même d’être régulier parce que tout se joue sur mon état d’humeur, ma maladie. Donc mes perspectives à long terme professionnel elles sont foutues, c’est fini. Aujourd’hui, ce qui me permet de vivre, c’est le monde associatif qui fait du lien.

Je ne comprends pas pourquoi à des gens de ma génération on leur baisse leur taux d’invalidité sous prétexte qu’on peut guérir, on peut avoir un traitement. Ca c’est peut-être pour les nouveaux cas ou ceux qui n’ont pas encore l’occasion de toucher l’AAH mais des gens de ma génération, de cette génération qui a été sacrifiée, je dois pas être seul à vivre ça et effectivement j’ai plusieurs amis qui sont de ma génération, qui ont été renouvelé qui étaient avant à 80% et qui ne se sont pas rendus compte que leur renouvellement c’était maintenant moins de 80, 79%. Que voulez-vous qu’on fasse si personne ne réagit à ça ?

Transcription : Sandra JEAN-PIERRE

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