Ben : Vacances mouvementées deuxième partie. Dans l’épisode 56 du + Quotidien, Ben a commencé à nous raconter son séjour d’un mois au Maroc. Il est parti pour se libérer l’esprit, penser rien qu’à lui, mais son militantisme a pris le dessus. Il s’est tout de même reposé et garde un bon souvenir du Maroc même s’il a eu quelques galères : il est tombé malade et n’était plus en mesure de prendre l’avion et en plus, on lui a volé son portable.
Le Maroc ne m’aura pas. Il est hors de question que je baisse les bras. Donc je suis allé après en revenant en France, au consulat, à la banque pour comprendre pourquoi mes assurances n’ont pas joué. En fin de compte, ils m’ont dit qu’il fallait le dire. Mais je dis : attendez, c’est moi qui ai la fièvre qui doit vous dire ce que votre institution doit faire ? Résultat des courses, comme je n’ai pas terminé mon travail avec l’association du jour, je ne porterai pas plainte, mais je ferai un courrier obligé.
Mais je me suis reposé quand même sur les terrasses, j’ai bu du thé à gogo, il y avait des nanas à gogo ! J’ai pu philosopher avec des gens intéressants. Je suis allé à Moulay Yacoub, à Fès, à Rabat, j’ai pensé à moi aussi. Je suis resté longtemps, 1 mois quand même.
Je suis arrivé en retard juste pour un IRM, mais je m’en fous maintenant parce que de toute façon il n’y a rien de neuf je me dis. C’est le contrecoup. Ce que je trouve intéressant dans mon analyse que j’ai faite, entre deux trains, un âne et une mule, je me suis rendu compte qu’il fallait rester fier. Je monte mon cheval avec mon épée et je combats la maladie et en même temps je comprends que certains… bon ma famille je leur ai demandé de ne pas en parler, de ne pas m’en parler. Ils savent ce qu’est la mort. Moi j’ai préparé mon départ. À la fin de toute façon, je ne sais pas s’il y a quelque chose, mais mathématiquement on retombera dans un atome. Un microcosme, mais je n’en sais rien maintenant ce qu’on va libérer.
Moi j’ai oublié la maladie. Lorsque vous avez la misère, intéressez-vous à la misère des autres. Vous verrez que votre situation n’est pas si dramatique que ça. Moi j’ai fait le point avec ma vie, avec mon traitement. Ça suit son cours. Je fais des états confusionnels de temps en temps. Je fatigue très vite.
Quand la presse française dit on a trouvé ça et ça. C’est qu’un effet d’annonce et ça fait très mal au Maroc. Eux ils y croient. Ils ont entendu alors ils y croient. Mais arrêtons de faire croire aux gens les choses. Moi je suis direct. Combien de fois je vous ai bassiné, on en meurt encore. Oui on peut vivre avec le VIH, mais on vit avec un poids, une épée de Damoclès, on vieillit plus vite. Nos gamins qu’est-ce qu’ils deviendront plus tard ? Franchement la vérité ! On ne nous dit pas tout.
Transcription : Sandra JEAN-PIERRE
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