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19.07.2016

Forum des auditeurs : ANRS vs Biosantech

Sandra : Forum des auditeurs avec un commentaire spécialement adressé pour toi Alexandre. Je sais que tu as pris le temps de le lire dans la semaine, c’est ça ?

Alexandre : Euh je l’ai lu ce matin donc…

Sandra : Ce matin ! Donc bon, on va voir ce que tu peux apporter comme réponse. J’ai pris juste la première partie de son message. Il s’agit de JCM qui a réagi suite au commentaire que tu as fait. En fait, tu as répondu à son commentaire par rapport à cette guerre de vaccins je dirai, entre Biosantech et l’ANRS. Le fameux vaccin que Biosantech a promis, qui pourrait éradiquer apparemment le VIH. Et puis l’ANRS juge que c’est juste un effet d’annonce. Il y a une petite guerre guerre et JCM n’est pas content apparemment, voici sa réponse :

 Message de JCM

Le commentaire de mon commentaire n’est pas fameux dans le sens où il ne restitue pas le sens réel de mon intervention. Delfraissy a profité d’un défaut apparent voulu par Biosantech dans sa stratégie de communication, qui court circuite délibéremment certains relais habituels, mais qui n’ont rien d’obligatoire : quand on s’oppose à l’académisme , on rencontre …..Delfraissy. Autant je respecte l’Académie Française, autant j’émet des doutes sur l’Académie « médicale ».
J’ai appris néanmoins que les résultats ont été publiés enfin dans une revue médicale ( ou autre, peu importe ) : mais je ne les ai pas trouvés !
On nous donne deux interprétations contradictoires de ces résultats, or comme l’enjeu est politique et non pas médical, je ne fie à aucune de ces deux interprétations, et je veux juger médicalement par moi-même : en matière sida trop de médecins profitent de leur statut de médecin pour faire passer leurs valeurs personnelles et politiques en premier.
Je vais donc essayer de trouver ces résultats mais il serait préférables de les donner dans leur intégralité, et je déconseille à tout lecteur ou auditeur de se fier aux commentaires qui ne renvoient pas aux données complètes

.
Sandra : Alexandre, qu’as-tu à répondre à JCM ?

Alexandre : Plusieurs choses. Déjà merci pour cette réponse. Ce que j’ai à dire, ma réponse déjà était une réponse spontanée. Je suis à la radio donc je ne peux pas avoir le support de l’écrit pour pouvoir construire quelque chose de plus précis. Donc désolée si ce n’était pas détaillé ou quoi que ce soit. Maintenant ma réponse n’était pas un compte-rendu journalistique ou quoi que ce soit. C’était surtout un avis personnel. Mon avis n’était apparemment pas fameux. Ca reste mon avis. Ensuite, je l’ai dit plusieurs fois, ça a été publié dans la revue Retrovirology. L’extrait je l’ai publié plusieurs fois sur Twitter. Pour continuer, moi, mon point de vue, c’est que clairement les torts sont partagés. C’est-à-dire que ce n’est pas uniquement Delfraissy qui est en tort. Je persiste à dire qu’il ne faut pas voir ou tout blanc ou tout noir. Si Delfraissy n’avait pas à agir avec autant de virulence contre Biosantech… il a raison d’exprimer sa méfiance mais comme tout le monde mais il a réagi avec une virulence assez rare et assez étonnante. Surtout qu’en effet, c’est une personne qui est elle aussi impliquée d’une manière concurrentielle par rapport à Biosantech. Derrière, Biosantech je reste un petit peu méfiant, avec Biosantech mais aussi avec n’importe quel laboratoire pharmaceutique ou essai. Je pars du principe que tant qu’on n’a pas les résultats, et quand je dis résultats ce n’est pas sur papier mais dans les pharmacies, tout le monde a tort. Et les personnes pourront dire j’avais raison quand on aura les résultats dans les pharmacies.

Sandra : Merci Alexandre. Petite question pour Jean-Marc et Sylvie. Le vaccin contre le VIH, est-ce que vous y croyez ? Aviez-vous entendu parler récemment de cette nouvelle découverte faite par Biosantech ?

Sylvie : Non pas spécialement mais en tout cas on en entend parler depuis très longtemps et il y a souvent écho de ça. Après on l’espère, peut-être un jour ! Bien sûr.

Yann : Nous, les vieux séropositifs, on a l’habitude de ces coups d’annonce qui se passent toujours entre la date du 1er décembre… on y a souvent cru et très largement déçu par la suite. Donc on est toujours réticent un petit peu sur les annonces. Moi, je dois dire que je n’y fais plus cas et je rejoins Alex par rapport à ça, j’attends qu’il y ait les premiers résultats non pas sur les macaques ou les rats mais voilà… un labo reste quand même une machine à faire du fric, il ne faut jamais l’oublier.

Alexandre : Après, les premiers résultats ont été publiés et n’ont rien à avoir avec les premières annonces. Les résultats, on est parti sur un traitement qui aurait un effet à long terme. Quelque chose d’évidemment très intéressant mais il n’y a pas d’indication comme quoi on arriverait à un véritable vaccin thérapeutique. Donc il y a encore une fois des histoires d’effets d’annonce entre ça pour obtenir des financements ou alors des erreurs des médias qui titrent directement “un vaccin contre le sida trouvé”. Des médias ont titré ce genre de choses, qui sont des titres fallacieux tout simplement.

Yann : Et puis pour certains séropositifs, on est en attente surtout des avancées de pouvoir prendre soit par une piqûre, soit par un médicament qui se diffuse dans le corps d’une manière beaucoup plus lente, c’est-à-dire avec une prise de médicament peut-être une fois par mois ou une fois tous les 6 mois, voilà. On est plus dans ces avancées là que dans le vaccin qui va sortir dans les mois prochains.

Sandra : Oui,tu parles de la possibilité de pouvoir prendre son traitement par injection, une trithérapie par injection.

Yann : Par exemple.

Sandra : Et du coup Jean-Marc, le vaccin contre le sida, vous y croyez ?

Jean-Marc : Moi c’est vous ? Je fais si vieux que ça ? (rires) C’est vrai que je suis l’ancêtre ici !

Sandra : Hein non mais… (rires), c’est les conventions… on peut se dire tu, il n’y a pas de problème. Alors, qu’est-ce que tu penses du vaccin contre le sida ?

Jean-Marc : Qu’est-ce que j’en pense ? Tout ce qui sera bon ou efficace dans cette lutte, j’y suis forcément pour. C’est une évidence. Mais je suis contre le lobby, tout ce qui est pouvoir de l’argent autour de tout ça. Donc c’est évident que je suis pour et pour qu’il se passe des choses efficaces et seulement efficace.

Sylvie : Je voudrai juste rajouter efficace et partout dans le monde. Que ce soit accessible à tous parce que c’est le gros souci.

Alexandre : Et ça avait été une annonce de Biosantech d’ailleurs le fait que ce soit accessible en premier lieu aux pays les plus durement touchés.

Yann : D’accord. On peut aussi signaler que Sylvie tu as un cursus un peu particulier parce qu’avant de t’être plongée dans… enfin les livres ça doit être depuis toute petite mais avant d’en faire ton métier, tu étais dans la partie médicale je crois ?

Sylvie : Oui enfin pour pouvoir financer mes études de théâtre, j’ai travaillé dans un hôpital en 1989, à la Salpêtrière. Et quand je suis arrivée, il y avait des salles entières de personnes qui mouraient du SIDA. Ca a été fondateur pour moi. Je peux raconter très longtemps. C’était très violent et très fondateur. Surtout qu’à l’époque…

Yann : Tu étais dans les soins palliatifs ?

Sylvie : Non, pas du tout. Ca n’existait pas les soins palliatifs. C’était des mouroirs, c’était plutôt ça. Moi, j’étais très jeune et du coup c’était au petit bonheur la chance, en fonction des équipes, avec une moitié des équipes de soignants qui étaient dépassée, qui le prenaient mal. C’était assez violent parfois les réactions et puis…

Yann : Oui de part leur impuissance quoi…

Sylvie : L’impuissance était terrible et pas de parole surtout. Mais ça c’est encore le cas souvent dans le médical, le problème de l’échange, de dire les choses. Et sur cette question du SIDA, j’ai travaillé plus d’un an et après j’ai dû arrêter parce que je trouvais ça compliqué. La carrière s’est terminée en réanimation et du coup je trouvais que c’était une hiérarchie… enfin ça a fondé tout à fait mon parcours aussi. J’ai compris les dominations et j’ai pensé qu’il fallait que j’y travaille. J’ai arrêté le théâtre aussi d’ailleurs à ce moment-là.

Sandra : Peut-être qu’au cours de l’émission on aura l’occasion de te poser encore des questions sur ton expérience. Et pour ce qui est de l’affaire Biosantech/ANRS, je vous propose qu’on en reparle ultérieurement quand on aura de nouveaux résultats plus intéressants. Là, c’était déjà intéressant mais peut-être dans quelques mois, revenir là-dessus pour savoir où ça en est. N’hésitez pas à réagir sur le site comitedesfamilles.net.

Transcription : Sandra JEAN-PIERRE

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