Jacques Leibowitch est mort mardi 4 mars d’un cancer, à l’âge de 77 ans. Médecin immunologiste et chercheur reconnu, il avait été l’un des découvreurs du Sida et des trithérapies. C’est lors d’un stage aux Etats-Unis, pendant ses études, qu’il avait commencé à travailler sur cette maladie alors émergente. Une fois revenu en France, l’homme s’était lancé à corps perdu dans la recherche pour comprendre ce nouveau virus mortel. Son rôle dans la découverte et le traitement de la maladie a été capital.
Ces dernières années, à l’hôpital de Garches, il avait animé le programme thérapeutique ICCARRE dans le but de proposer une réduction drastique des traitements anti-VIH. Des essais cliniques lui avaient permis de montrer qu’il était possible de passer d’un traitement quotidien à un traitement deux jours par semaine. Une révolution pour les malades, dont la qualité de vie a toujours été l’une de ses préoccupations majeures.
« C’était un homme brillant, passionné par son métier, raconte François Hebel, le directeur de la fondation Cartier Bresson et l’un de ses proches amis. Mais c’était aussi un militant, très à gauche, ce qui effrayait l’école de médecine. » En 2008, il ne figure pas parmi les médecins récompensés par le Prix Nobel pour la découverte du VIH. Ce sont ses confrères Luc Montagnier, Françoise Barré-Sinoussi et Harald zuer Hauen qui sont distingués. « Il a été passé à la trappe alors son rôle a été capital, regrette François Hebel. Dans le travail, il ne négociait rien, il allait au bout de ses convictions, mais il a mal géré sa communication. »
Grand amateur d’art, l’homme était aussi un bon vivant. « Il n’aimait rien tant qu’être entouré de sa bande d’amis », raconte François Hebel. Il avait été marié à l’actrice Carole Bouquet de 1992 à 1996. Il était désormais en couple avec le mannequin Christine Bergstrom.
Nous l’avons reçu en 2013 dans notre émission Vivre avec le VIH.
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