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31.01.2014

Montauban. Multirécidiviste, le braqueur malade risque 20 ans de prison

Article publié en premier sur le site de La Depeche

Philippe Lalouel, proche de la cinquantaine, a été incarcéré pour la première fois en 1986. Il a déjà passé 27 ans derrière les barreaux d’une prison. Celui qui est considéré comme un détenu très dangereux ne peut sortir que sous très haute escorte. Il cumule à ce jour, a indiqué l’enquêteur de personnalité, des condamnations à hauteur de 93 ans de prison, certaines ayant été confondues avec la condamnation des assises du Morbihan à 12 ans de réclusion criminelle pour attaque à main armée. Philippe Lalouel est passé entre les mains de la justice presque partout en France (La Rochelle, Aurillac, Bordeaux, Vendée, Ille-et-Vilaine, Nancy, Moselle, Bas-Rhin, Poitiers, Besançon, Morbihan, Tarbes, Toulouse…). Il a, à ce jour, fréquenté 59 prisons. Il est aussi l’auteur de deux évasions dont une avec prise d’otage. Quant au nombre de vols et cambriolages, ils ne sont pas totalisés. Au final, tout ce parcours de délinquant l’a amené à passer devant huit cours d’assises. Il est aussi interdit de séjour dans quatre départements. L’enquêteur de personnalité qui a rajouté «l’accusé a trompé tout le monde pour obtenir sa libération conditionnelle». Une assertion qui faisait dire à l’avocate de la défense Delphine Boessel qu’il était allé au-delà de son travail avec des remarques personnelles. C’est durant cette période très courte de conditionnelle que Philippe Lalouel va avec un complice définitivement condamné à 8 ans de prison, braquer quatre Postes de la Haute-Garonne en 2010 ce qui l’amène à comparaître en appel à Montauban. «Je ne conteste pas ma culpabilité. J’ai fait appel parce que je considère la peine de 20 ans trop lourde» a-t-il précisé à une question, en début d’audience de la présidente Corinne Chassagne. Né à Lyon, c’est dans un quartier sensible de Marseille que Philippe Lalouel a passé son enfance et est tombé rapidement dans la délinquance. Pour tempérer ces chiffres éloquents, l’intervention de Monique sa compagne paloise a réchauffé l’atmosphère «depuis 4 ans, Philippe a changé, il est gentil, il ne m’a jamais menti. Il m’écrit une lettre par jour. Il déborde d’amour. Je lui ai dit que ce qu’il a fait n’est pas bien. Je voudrais que l’administration arrête de l’envoyer partout en France, alors qu’il y a une centrale à Lannemezan. Je suis son seul contact». La seule chose qu’il ne lui avait pas dite est qu’il avait repris ses activités criminelles lorsqu’il l’a rencontré par hasard lors d’un repas.

Le VIH et le milieu carcéral

Par visioconférence le psychiatre qui a examiné Philippe Lalouel parla de «manque affectif» pour expliquer les braquages dans lesquels il est impliqué et de dire sur son avenir «est totalement dépendant de sa volonté de rester dans le cadre de la loi». Les témoins cités par la défense étaient des militants associatifs portés sur la défense des condamnés à de longues peines, le VIH en milieu carcéral ou spécialiste de la réinsertion. Des personnes très compétentes, mais qui ne connaissent pas l’accusé. Cela amena souvent la présidente à tenter de les recentrer sur le sujet. C’est en raison de son passé de délinquant que cette «victime du sang contaminé» est porteur séropositif en raison d’une transfusion sanguine en 1986 à l’hôpital d’Aubagne après avoir été transfusé suite à une blessure par arme lors d’un braquage. Et les représentants d’Act-up sud-ouest d’expliquer les difficultés de soigner cette maladie en milieu carcéral «il risque de mourir en prison. C’est une considération à prendre en compte». Les faits qui ne sont pas contestés furent évoqués lors de cette première journée. Aujourd’hui, dernier jour, du procès d’un homme en situation peu commune pour des faits graves mais simples. La cour d’assises devra, ce soir, définitivement trancher l’avenir d’un homme qui ne sait plus s’il doit plus craindre la maladie ou la justice après la première journée de procès.

Rémi-Constant Belrepayre

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