Aux Etats-Unis, une femme a guéri du VIH grâce à une greffe de cellules souches, ont annoncé, mardi 15 février, des chercheurs.
Et de trois. À la Conférence sur les rétrovirus et les infections opportunistes organisée à Denver, mardi 15 février, des chercheurs américains ont annoncé la guérison d’un nouveau patient infecté par le VIH. Surnommée “patiente de New York”, il s’agit de la première femme à éliminer le virus de son corps, et le troisième patient au monde connaissant la guérison.
La femme a découvert sa séropositivité à l’âge de 13 ans. Et en 2017, des médecins lui ont diagnostiqué une leucémie. Pour soigner son cancer, ils lui ont administré du sang de cordon ombilical provenant d’un donneur. Celui-ci possédait une mutation génétique qui bloque l’entrée du VIH dans les cellules. Cette mutation rend les personnes qui en sont porteuses, naturellement résistantes à l’infection.
Le sang “vient d’un donneur partiellement compatible et non d’un donneur d’ethnie similaire à celle du patient, comme c’est le cas habituellement”, précise le New York Times qui a relayé l’information. La patiente a également reçu du sang provenant de l’un de ses proches dans le but de renforcer son immunité le temps de la greffe.
Grâce à ce traitement novateur, la femme est en rémission de sa leucémie, mais aussi, plus de quatorze mois après sa greffe, ses tests sanguins n’ont montré ni signe du VIH, ni anticorps spécifiques à ce virus. Aujourd’hui, elle ne prend plus ses antirétroviraux contre le VIH.
Cette guérison donne de l’espoir dans la recherche de traitements qui permettent enfin de guérir du VIH, et mettre fin à la pandémie. Mais le chemin est encore long. Ce cas est particulier, a expliqué à la conférence, la Dr Yvonne Bryson, cheffe du service des maladies infectieuses pédiatriques à l’Université de Californie à Los Angeles. En effet, la patiente a plusieurs origines ethniques, contrairement aux deux patients précédemment traités par transplantation. L’un était caucasien, l’autre latino. De plus, cette greffe a été d’abord réalisée pour soigner le cancer de la patiente, comme ça a été le cas des deux précédents. “Il est donc raisonnable d’estimer que seules 50 personnes par an pourraient en bénéficier”, explique le Dr Bryson.
Néanmoins, le traitement ouvre la voie. Pour le Dr Sharon Lewin, présidente de la International AIDS Society, “la greffe ne peut pas devenir une stratégie à grande échelle pour le traitement du VIH. Néanmoins, ce cas clinique est une preuve de concept d’une possible guérison de la maladie. Il s’inscrit dans la mouvance d’utilisation de la thérapie génique pour l’infection à VIH”.
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