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14.02.2014

Cancer du poumon : quelles chances de guérison ?

Jacques Cadranel : D’abord il n’y a pas une manière de faire une annonce très clairement. Je dirai que mon problème n’est pas tellement de faire l’annonce à quelqu’un de séropositif parce que pour moi elle n’est pas différente de celle d’un séronégatif. La grande différence pour moi c’est plutôt la perception de cette annonce chez un séropositif par rapport au séronégatif. Et ça, c’est un vrai problème. Il y a un aspect positif entre guillemets c’est que les malades séropositifs savent ce que c’est qu’une maladie grave, potentiellement mortelle, et donc cette annonce quelque part est plus facile. Mais a contrario, les patients séropositifs qui ont connu leur séropositivité avant 1996 et donc c’était je dirai entre guillemets une maladie mortelle, donc ils ont entre guillemets guéri ou en tout cas ils ne sont plus malades parce que leur maladie est contrôlée, lorsqu’on leur dit qu’ils ont un cancer du poumon qui est quand même dans la population générale le cancer le plus mortel, eux ont peut-être la perception de se dire on m’a déjà annoncé une maladie mortelle docteur, je sais ce que c’est et pourtant je ne suis pas mort. Malheureusement les traitements du cancer du poumon n’ont pas l’efficacité du tout du traitement antirétroviral sur l’infection VIH. Et donc aujourd’hui, il vaut mieux ne pas se trouver mais c’est vrai aussi pour l’infection virale bien entendu en situation d’avoir un cancer du poumon. Aujourd’hui, éviter d’avoir le VIH, c’est le préservatif. Pour le cancer du poumon et encore plus pour le cancer du poumon chez la population VIH, c’est surtout ne pas fumer ou arrêter de fumer. Ma préoccupation n’est pas je dirai, c’est presque trop tard l’annonce. Moi j’aurai plutôt envie d’annoncer, vous venez me voir, vous n’êtes pas malade, vous fumez, il faut arrêter de fumer parce que vous êtes séropositifs.

Deux grandes catégories de cancer du poumon. Ils portent un nom un peu différent. Il y a ce qu’on appelle cancer du poumon à petites cellules. Ça représente 15 à 20% des cancers du poumon. Et puis les cancers du poumon non à petites cellules qui représentent 80 à 85% des cancers. Deuxième chose qu’il faut voir quand on a un cancer c’est, il y a 3 grands stades entre guillemets de cancer du poumon. Il y a le cancer du poumon je dirai que où sur le scanner, il n’y a rien ailleurs, on peut dessiner le contour du cancer du poumon et ça c’est ce qu’on appelle un cancer du poumon localisé. Quelque part il suffit entre guillemets de retirer l’organe et on peut espérer une guérison. Mais malheureusement cette situation est rare parce que le cancer du poumon est souvent détecté à des stades très tardifs. À l’opposé malheureusement 2/3 des cancers du poumon qu’on voit en général en population et en particulier dans la population séropositive sont des maladies étendues, c’est-à-dire qu’on ne peut pas opérer. Et parfois même assez souvent où il y a des métastases, c’est-à-dire où il y a des cancers en dehors du thorax où là, pas d’opération, le traitement va être un traitement médical à base de chimiothérapies ou ce qu’on appelle les thérapeutiques ciblées. Et puis entre les deux, on peut avoir une situation où la maladie n’est pas généralisée mais on ne peut pas l’opérer et donc on va pouvoir faire un traitement médical et on va rajouter pour remplacer la chirurgie la radiothérapie qui va traiter le cancer sans retirer le cancer. Mais les seules personnes qui peuvent être guéries du cancer du poumon sont les malades à qui on peut retirer le cancer. Donc là encore, il faut absolument éviter d’être dans cette situation donc il faut arrêter de fumer ou ne pas commencer. Pour finir également, souvent les patients séropositifs qui sont des gros fumeurs ont beaucoup de comorbidités cardiovasculaires, ont parfois des capacités respiratoires qui sont plus réduites encore que chez les patients non séropositifs et donc dans un certain nombre de cas, alors qu’on pourrait les opérer, leurs comorbidités vasculaires cardiaques ou respiratoires font qu’on ne peut pas les opérer et ces comorbidités vasculaires ou respiratoires sont encore une fois liées au tabac. Donc si je n’ai pas encore assez dit qu’il faut arrêter de fumer quand on est séropositif, je crois que je ne le dirai jamais assez.

Des choses qu’on connait depuis très longtemps dans la difficulté de gérer à la fois les traitements de la séropositivité VIH et les autres traitements. Et donc on l’a bien connu quand même pour les lymphomes non-hodgkinien ou les Kaposi su les patients VIH. Oui, on retrouve toujours la même problématique. Double problématique, la première c’est, on va accumuler la toxicité des médicaments du cancer et de celui des traitements antirétroviraux et en particulier les traitements du cancer donnent ce qu’on appelle des neuropathies donc des problèmes au niveau des mains et des pieds avec des fourmillements des mains et des pieds, donnent des problèmes rénaux, de l’insuffisance rénale, donnent de problèmes de prise de sang avec des anémies, des baisses de plaquettes et globules blancs. Donc c’est des choses qui vont s’ajouter je dirai entre traitements du cancer et traitements de l’infection VIH. Deuxième problème c’est le traitement de l’infection VIH, souvent sont des modificateurs du métabolisme du foie en particulier que là encore, tous les traitements du cancer vont plus ou moins avoir à passer par le foie et à être modifiés par le foie. Donc il risque d’avoir des augmentations de doses ou des diminutions de doses. Donc des toxicités trop importantes ou des inefficacités en cas d’association entre un traitement du cancer et un traitement antirétroviral. Mais il faut les associer. Là encore, il y a un essai thérapeutique actuellement qui est porté par le docteur Lavolé, qui travaille dans le service et qui s’appelle Shiva, qui est porté par un groupe francophone de cancérologie thoracique et qui effectivement pose la question d’un standard de traitement chez les patients séropositifs qui ont un cancer du poumon pour justement déjà dire c’est quoi le moins mauvais traitement et comment ils se comportent en terme d’efficacité toxicité avec les traitements du VIH.

Transcription : Sandra Jean-Pierre

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