Catherine Chardin : Moi c’est Catherine. À l’époque où j’ai connu le Comité des familles je travaillais déjà au ministère de la Santé. Avant je travaillais à l’agence française de lutte contre le sida, à une époque où il n’y avait pas de traitements et où le VIH avait une autre résonance que maintenant, beaucoup moins d’espoir évidemment. Mais aussi beaucoup de solidarité, et on était à l’époque de l’agence de lutte contre le sida beaucoup d’amis qu’on a perdus depuis mais qui se battaient avec la même énergie que maintenant. Et même à l’époque où il n’y avait pas les traitements en se disant que l’on allait réussir à atteindre le bout du tunnel et un certain nombre ont pu le voir et sont encore avec nous maintenant. À l’époque où j’ai connu le Comité, pour vous donner une idée, je crois que Sandra n’avait pas l’air de savoir ce qu’était une cassette audio. J’ai connu Migrant contre le sida plus par une voix personnelle et j’enregistrais tout sur une cassette pour une copine que j’avais à l’époque. J’enregistrais sur des cassettes audio et quand j’ai dit ça à Sandra la première fois, ça m’a fichu un coup de vieux. Il y en a qui ne savent pas ce que c’est. J’ai aussi connu le moment qu’a décrit Eva sur les premières demandes de subventions et c’était encore plus laborieux que ce qui semblait être dans votre résumé. Mais c’est vrai que l’on avait l’avantage dans les administrations en France, je ne sais pas si c’est partout pareil on ne demande de faire la demande de subvention qu’au moment où l’on sait que l’on a obtenu les crédits pour avoir cette subvention. Ce qui fait qu’effectivement la première fois où vous vous êtes attaqués à la demande de subventions c’était parce que l’on était sûr d’avoir réussi à avoir les crédits mais depuis un bon bout de temps on essayait de débloquer les crédits et ce n’est pas une chose facile pour les petites associations et notamment le premier financeur de l’association. En France ce n’est vraiment pas facile. On demande toujours, que ce soit l’une ou l’autre des administrations, qu’il y ait une antériorité. Donc je me souviens du moment où le montant de la subvention du ministère de la Santé et de l’INPES, je crois que c’était les deux premiers financeurs mais ça ne permettait pas de financer deux salariés. Je me souviens aussi du moment où ensemble on a eu l’espoir de financer des salariés au siège du Comité des familles mais aussi de pouvoir salarier certains correspondants et ça, nous n’y sommes pas arrivés. Après les subventions diminuées d’année en année. Et c’est vrai que très peu d’associations comme la vôtre existent, de petites tailles je dirais et qui arrivent quand même à avoir une audience et une résonance pour plein de gens partout en France alors que vous avez des moyens limités. On est plusieurs, que ce soit association ou administration, à essayer de se battre pour que des associations comme la vôtre aient des moyens correspondant plus à ce qui pourrait développer avec des moyens matériels supplémentaires. Parce que les moyens humains vous avez fait la preuve que vous les avez et ce depuis longtemps et qu’ils vont en se diversifiant et en s’agrandissant donc les preuves ne sont plus à faire. Félicitations. Et j’espère que l’on arrivera à obtenir des locaux dix fois plus grands et qu’on se retrouvera, sans doute que comme Denis je serais à la retraite, mais peu importe on sera là pour se dire: vous vous souvenez comme on était tout content rue de la Mare parce que l’on disait que l’on avait des locaux magnifiques mais c’est quand même mieux aujourd’hui.
Sandra : Catherine Chardin au micro de l’émission Vivre avec le VIH. Lucas toi qui a des vinyles chez toi est-ce que tu connais les cassettes audio?
Lucas : Oui j’ai encore des cassettes de Sting, mais c’est vrai que c’est compliqué il faut rembobiner, ce n’est pas le top.
Sandra : Oui mais j’ai connu moi-même j’enregistrais mes musiques quand ça passait à la radio. C’était le téléchargement artisanal.
Transcription : Sandra Jean-Pierre
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