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09.04.2014

CROI 2014 : «Ce que j’ai retenue plus, c’est la bithérapie»

Sandra : CROI 2014, qu’est-ce que c’est ce terme ? Je sais que certains d’entre vous savent très bien ce que c’est mais je pense aussi à ceux qui ne connaissent pas ce grand rendez-vous du VIH, c’est pourquoi j’ai demandé à Lucas Vitau de nous expliquer ce que c’est.

Lucas : La CROI c’est la conférence sur les rétrovirus et les maladies opportunistes. Elle a eu lieu à Boston cette année du 3 au 6 mars. C’était la 21ème édition. À Paris, on a eu le droit, jeudi 3 avril, à la conférence post CROI. Un écho de la conférence de Boston, un bilan. Le but est de réunir les acteurs des luttes contre le VIH/Sida et le VHC. C’est une soirée débat entre les médecins, les patients et les associatifs. Elle permet aux chercheurs d’expliquer, sans passer par des intermédiaires, le résultat de leurs études. Au programme de cette conférence post CROI, on a eu le droit à une conférence sur les nouvelles molécules, une autre sur les dépistages et la PrEP.

Sandra : Alors la PrEP, pour ceux qui ne connaissent pas, c’est le fait de pouvoir… Ah, toi aussi Yann tu ne connais pas ?

Yann : Non.

Sandra : Si, je sais que tu connais, c’est l’acronyme que…

Yann : Je sais que j’ai fait prépa mais… (rires).

Sandra : La PrEP, c’est le fait de, quand on est séronégatif, de prendre un traitement VIH avant et après un rapport sexuel dans le but de se protéger. Des études sont en cours, donc ce n’est pas du tout encore prouvé que ça marche.

Yann : On en a déjà parlé.

Sandra : Ah oui, longuement !

Lucas : Donc ensuite on a eu un discours sur les nouveaux traitements VHC donc, c’était vraiment le discours star de la soirée…

Sandra : Donc VHC c’est hépatite C pour ceux qui ne connaissent pas.

Yann : Le Solvadi peut-être non ?

Lucas : Avec la fin des interférons surtout qui a été vraiment…

Yann : Ah tu m’intéresses !

Lucas : Le sujet intéressant de la soirée. Puis on a fini avec les nouvelles études sur les antirétroviraux, la bithérapie qui a permis à beaucoup de patients de découvrir cette nouvelle technique qui est encore en test. On en parlera plus tard à mon avis avec Sandra.

Sandra : C’est ça. Merci Lucas pour ce résumé.

Yann : Super Lucas.

Sandra : On va tout de suite écouter le point de vue d’une femme séropositive qui était la conférence post CROI, elle s’appelle Coralie, on l’écoute tout de suite.

Début de l’enregistrement.

Coralie : Je suis venue à la conférence parce que déjà mon médecin m’en avait parlé et j’ai trouvé ça très instructif par rapport aux bouquins qu’on lit, les brochures et tout ça, c’est instructif aussi. Mais je trouve que j’ai beaucoup plus appris ici à la conférence par rapport aux bouquins parce que là on a accès directement aux médecins qui s’occupent de la maladie, de la séropositivité, des gens atteints du VIH.

Ce que j’ai retenu le plus, c’est le traitement par exemple de passer de la trithérapie à la bithérapie. Au lieu de prendre 3 médicaments par jour, en prendre que 2. J’ai eu un traitement qui était très dur à supporter, mon corps n’arrivait à supporter tout le Sustiva, un médicament qui est très dur et tu ne voyais rien du tout, tu te prenais les murs dans la maison parce que ton corps le refusait. C’était très dur. C’était des grosses gélules en plus énormes, comme un haricot blanc et je n’avais plus la notion du temps, je n’avais plus la notion de me repérer, j’avais l’impression de marcher dans le vide. C’était très dur à supporter. Maintenant avec la trithérapie, c’est bien. Je trouve que le Truvada et le Norvir et Reyataz sont 3 médicaments qui sont vraiment, que j’ai très bien supportés. Et j’aurais voulu aller un peu plus, parce que ma charge virale est indétectable, et ça c’est grâce à la trithérapie parce qu’avant elle était détectable et maintenant, comme me dit mon médecin, je suis séropositive, je suis porteuse du gène mais séropositive saine. Mais bon, on se protège toujours. Et même par exemple avec un partenaire qui est aussi lui séropositif, il faut toujours se protéger. Toujours, toujours. Comme disait Dechavanne, « ne jamais sortir découvert, toujours sortir couvert » qu’on soit séropositif ou pas.

J’ai appris beaucoup de choses sur la cigarette, ça m’a poussé, ça m’a boosté pour arrêter de fumer. Moi, franchement, je remercie Dieu d’être en France parce qu’on a la couverture sociale, je sais que les médicaments coutent énormément cher. Quand je vois mon médecin, tout ce que je paye tous les mois, j’en ai pour 1000 et quelques euros, plus les médicaments du diabète, heureusement que je suis à 100%. Sinon, je ne pourrais pas. Et si j’étais dans les pays du tiers-monde comme l’Afrique ou d’autres pays, je n’y arriverai pas. Aux États-Unis non plus.

Je ne savais pas qu’un seul médicament regroupait plusieurs médicaments. Je l’ai appris ici avec les molécules et tout ça. Un peu de choses sur le diabète, ceux qui sont diabétiques, comment composer avec les médicaments, faire plus attention parce que nous les diabétiques on est plus sujets à des maladies et tout ça. Au niveau de l’hépatite C, je ne connaissais pas, Dieu merci je n’ai jamais eu mais ça je ne savais pas qu’on pouvait en mourir, que les premiers symptômes c’était les yeux jaunes, avoir la peau jaune, ça je ne savais pas.

Lucas : Et donc, est-ce que tu conseilles à nos auditeurs de venir à la prochaine réunion COREVIH ?

Coralie : Ah oui, tout à fait. S’il y en a une prochaine, mon médecin me tiendra au courant mais je viendrais, sans hésiter.

Fin de l’enregistrement.

Sandra : Coralie au micro de l’émission de radio Vivre avec le VIH, un entretien réalisé par Lucas Vitau. Elle était présente à cette conférence post CROI organisée par les COREVIH. Les COREVIH je rappelle que c’est une organisation qui rassemble professionnels de la santé, associatifs et patients. C’est pour permettre un échange sur différentes choses et là c’était pour parler de la CROI. Yann, est-ce que tu connais la bithérapie ?

Yann : Non, mais j’ai entendu surtout parler du futur, c’est-à-dire pour les séropositifs, éventuellement une piqûre une fois par mois. Donc un traitement intramusculaire, une fois par mois. Je trouve ça pas mal.

Sandra : Effectivement, j’en ai entendu parler. Il faut que je creuse pour voir ce que c’est, on en parlera prochainement à l’émission.

Yann : Après, la bithérapie ça doit être simplement qu’ils ont réussi, comme le dit la demoiselle, qu’ils ont réussi à inclure dans deux gélules, plusieurs molécules.

Sandra : Je vous propose d’écouter sur bithérapie, c’est… je me suis trompée, j’ai écrit sur mon papier Laurent Blum mais ce n’est pas lui la bithérapie. Lucas, peux-tu me rappeler le nom ?

Lucas : Oui, c’est le docteur Jade Ghosn.

Sandra : Voilà. Tu sais dans quel hôpital il travaille ?

Lucas : Non, mais il représente les COREVIH Ile-de-France Sud.

Sandra : Ok, on l’écoute tout de suite sur la bithérapie.

Début de l’enregistrement.

Jade Ghosn : La bithérapie, a l’avantage par rapport à la trithérapie d’exposer le corps à moins de médicaments et donc on sait que les médicaments ce n’est pas des bonbons même si on fait des progrès sur la tolérance des médicaments, il y a toujours des effets indésirables. Et quand on peut en prendre deux au lieu de trois, on s’expose à moins d’effets indésirables, et on essaye de préserver toutes les fonctions organiques de son corps et limiter la toxicité. Et l’autre avantage aussi, c’est en terme de coût pour la société, deux médicaments ça coutera moins cher que 3, et si on peut aussi faire bien avec deux qu’avec trois, ce n’est pas la peine de donner trois.

Pour l’instant, on ne peut pas l’obtenir parce que comme vous avez vu, c’est ce que j’ai essayé d’expliquer tout à l’heure, c’est que la bithérapie aujourd’hui, on est encore au stade d’étude. Il faut qu’on ait suffisamment d’étude pour être sûr que premièrement, c’est aussi efficace et que deuxièmement, c’est un vrai bénéfice. Donc pour l’instant, il y a des études dont les résultats sont assez prometteurs mais il faut attendre d’abord d’avoir plus de recul sur ces bithérapie avant de dire ça y est, on peut le faire. Donc pour l’instant, on n’a pas accès à ces bithérapies en dehors d’étude clinique. Donc on ne peut pas comme ça allez voir son médecin et lui dire je veux une bithérapie. On peut participer à des études puisqu’il y a plusieurs études en France qui vont tester des bithérapies mais c’est uniquement dans le cadre d’étude où on est très surveillé avec des prises régulières, des visites à l’hôpital régulières, pour être sûr qu’on ne prend pas de risque en prenant cette bithérapie par rapport aux traitements de référence, il reste aujourd’hui la trithérapie.

Fin de l’enregistrement.

Sandra : La bithérapie. Un entretien que tu as aussi réalisé Lucas Vitau, puisque c’est toi qui es allé à cette conférence post CROI. Yann, la bithérapie, si ton infectiologue te propose cette solution, de participer à ce genre d’étude, est-ce que tu accepterais ou est-ce que ton traitement te convient ?

Yann : Écoute, j’ai toujours un peu peur des annonces. Tu sais comme moi que le 1er décembre il y a toujours la phrase miracle…

Sandra : 1er décembre qui est la journée mondiale de lutte contre le VIH/Sida.

Yann : Donc non, ça donne de l’espoir. Après pour quel type de génotype, qui a le droit, avec qui ça va marcher. C’est en étude. Il l’a dit.

Transcription : Sandra Jean-Pierre

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