Sandra : On va parler de l’hépatite C. Ca, c’est un sujet qui te tient vraiment à coeur Yann, puisque…
Yann : Euh plus au foie qu’à coeur (rires).
Sandra : Voilà c’est ça, tu es directement concerné, puisque bientôt tu vas devoir traiter ton hépatite C. Sache que j’ai enfin pu contacter le TRT5 qui est donc une association qui a beaucoup d’information là-dessus et ils vont très prochainement t’appeler. Ils ont bien écouté tout ce que tu avais dit lors des émissions…
Yann : Ils peuvent même si tu le souhaites nous appeler pendant une émission.
Sandra : Oui, mais bon, ils voulaient directement te parler.
Yann : C’est très bien, qu’on fasse un premier point ensemble.
Sandra : Et après tu me diras ce qu’il en est. On va écouter Willy Rozenbaum, alors lui il a parlé à peu près pendant 20 minutes sur l’hépatite C. C’est assez compliqué donc, évidemment, je ne vais pas pouvoir passer à l’émission de radio toute l’intervention puisqu’il y a beaucoup de termes compliqués, quand on ne connait pas, c’est assez compliqué. Mais pour ceux que ça intéresse, je vous invite à aller sur le site comitedesfamilles.net puisque je vais mettre l’intégralité de son intervention qui sera aussi transcrite. C’est vraiment quelque chose où il faut se poser pour écouter. Vous pourrez lire ça tranquillement, posément. Là, on va écouter Willy Rozenbaum, ça dure 4’48 sur l’hépatite C.
Début de l’enregistrement.
Willy Rozenbaum : C’est d’abord guérir, il se trouve que là, il s’agit du VHC, du virus de l’hépatite C, avec des traitements oraux et c’est important parce qu’effectivement, jusqu’à présent, ceux qui ont fait l’expérience des traitements contre les hépatites, contre l’hépatite C en particulier, ont eu à subir des traitements injectables avec d’énormes effets secondaires et avec en particulier de l’interféron. On est en train de vivre un tournant. Je sais que ça ne concerne que 15% des personnes infectées par le VIH, c’est quand même 15% et c’est une vraie révolution qu’on est en train de vivre aujourd’hui. Aussi impressionnante et peut-être plus rapide en tout cas que celle qu’on a pu vivre sur les traitements anti-VIH. Aujourd’hui, on a une deuxième vague de produits, de première génération qui ont essentiellement pour intérêt d’améliorer l’efficacité et sans doute et c’est important, d’améliorer aussi la tolérance. Vous voyez que le nombre de produits en développement est assez important. Il va avoir une deuxième génération qui aura l’intérêt d’avoir une meilleure efficacité, une plus grande barrière à la résistance et qui aura une action, qui a déjà une action sur l’ensemble des génotypes viraux, vous savez peut-être déjà, sinon je vous l’apprends qu’il y en a 6. Le plus fréquent étant le 1 qui est subdivisé en 1a et 1b.
Quel est le message finalement que vous devez ramener à la maison comme disent les américains ? Le premier, c’est qu’on va vers une efficacité absolument spectaculaire avec ce que les Américains appellent les antirétroviraux directs, par voie orale. J’ai peu évoqué les effets indésirables mais on peut dire qu’ils sont considérablement réduits, ils sont mineurs, pour ne pas dire inexistant avec beaucoup des produits tout autant que c’est des produits qu’on va utiliser 3 mois, 6 mois maximum. Ce qui est très important à noter, même si les études dans les co-infections ne sont pas développées avec l’ensemble des médicaments, c’est que les résultats qu’on a à ce jour, montrent que ces résultats sont le plus souvent comparables chez les personnes co-infectées par rapport aux personnes mono-infectées. Et donc dans les ATU (Autorisation temporaire d’utilisation) qui sont à notre disposition, même si les essais ont été faits uniquement chez des personnes mono-infectées il y a des études d’interactions avec les antirétroviraux, ce qui permet de les utiliser chez les personnes traitées, co-infectées VIH/VHC. C’est vrai qu’il y a encore des choses à préciser, en particulier la durée des traitements. Il est possible que dans certaines circonstances, les durées de traitements puissent être raccourcis et dans d’autres au contraire, rallongées en particulier chez les patients qui ont des cirrhoses et peut-être chez des patients qui sont très immunodéprimés. En fonction du génotype du VHC, il y aura sans doute des génotypes qui sont plus durs à traiter, plus longs à traiter. Et puis chez les patients qui sont en échec des traitements antérieurs, en rechute, là aussi il y aura peut-être des traitements prolongés à faire.
Nous sommes sur le point d’aller enterrer l’interféron et personne ne va s’en plaindre. Mais alors quel est le coût de tout ça ? On ne peut pas ne pas aborder ce sujet même s’il n’est pas le plus important, parce qu’il faut se réjouir de ces résultats. Aujourd’hui un traitement anti-VHC par voie orale, c’est 1200 euros par jour. On peut espérer qu’avec l’afflux des médicaments, la concurrence va changer mais c’est vrai que c’est astronomique et ce n’est même pas très raisonnable.
La modératrice du débat : Je voulais juste dire un tout petit bémol quand on nous montre des 100% de guérison. 20 patients, pas de cirrhose. Donc attention, c’est une vraie révolution mais le 100% c’est…
Willy Rozenbaum : Oui, je ne suis pas rentré dans les détails parce que c’est vraiment un casse-tête. Il y a des études où il y a des cirrhoses où les résultats sont pratiquement équivalents. C’est compliqué mais je l’ai dit, probablement il faudra traiter plus longtemps les patients en cirrhose.
Fin de l’enregistrement.
Sandra : Willy Rozenbaum au micro de l’émission de radio Vivre avec le VIH. Yann, peut-être que tu n’apprends rien effectivement sur cette intervention puisque toi tu es vraiment dedans, au coeur du sujet. Mais en tout cas, Willy Rozenbaum a confirmé tes propos.
Yann : Oui et puis, je vais l’utiliser Monsieur Rozenbaum du coup parce que je vais dire voilà, ça a été répété pendant la CROI. J’ai du mal à le dire, on dirait une insulte du 93 (rires). Espèce de CROI ! (rires).
Sandra : N’importe quoi, arrête de stigmatiser le 93 (rires).
Yann : Non, j’y habite, je l’aime mon village.
Sandra : Je sais.
Yann : Il faut enterrer l’interféron ! Enterrons l’interféron ! Enterrons l’interféron ! (rires).
Lucas : C’était illustré par une image d’un cortège funèbre avec marqué sur le cortège « interféron ».
Yann : On a de l’espoir.
Sandra : Faut que ça bouge, que ça devienne accessible à tous. Il faut trouver une solution à ces coûts astronomiques.
Yann : Il faut bouger, bouger (rires).
Transcription : Sandra Jean-Pierre
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