Découvrez la première pharmacie en ligne

Lucas: Recevoir son traitement directement dans sa boite aux lettres, t’en penses quoi Yann?

Yann: Non moi tu sais que j’ai toujours le rapport direct aux humains. C’est presque devenu un copain, depuis la fois où je lui ai dit: Moi je suis un bon client donc un jour j’irais me baigner dans votre piscine à débordement. Il a éclaté de rire et parfois il me rend même des petits services. Pour répondre à ta question je trouve ça formidable et très utile notamment pour les personnes qui sont éloignées dans un village, qui veulent garder un peu d’anonymat donc je suis largement pour.

Lucas: Ou les personnes à mobilité réduite. C’est l’idée qu’a eue Thibault Wuhrlin, un jeune entrepreneur parisien. Il y a un an il a ouvert Pharmanco, la première pharmacie en ligne. L’idée c’est de commander un traitement par internet et d’être livré en deux heures sur Paris. Le système ne s’adapte pas à tous les médicaments pour l’instant, mais l’idée mérite quand même que l’on s’y intéresse. On est parti le rencontrer dans les locaux du 17e arrondissement. Écoutez.

Début de l’enregistrement

Thibault Wuhrlin: Fondateur du site pharmanco.com. Pharmanco c’est une pharmacie en ligne autorisée par l’agence régionale de santé et par le conseil de l’ordre des pharmaciens. Nous sommes reliés à la grande pharmacie des sports située dans le 17e arrondissement de Paris. On propose plus de 10 000 références dont 3000 médicaments non soumis à ordonnances. Ce sont des médicaments pour des petites pathologies et on propose également de la parapharmacie à peu près sept mille références. Alors l’idée est venue simplement c’est que la loi disait que les pharmacies physiques pouvaient avoir des points de vente en ligne. Étant donné que je suis depuis ma plus petite enfance bercé dans le milieu pharmaceutique l’idée m’est venue assez simplement par l’ouverture autour de moi et par les contacts de mon entourage. L’avantage de pouvoir acheter ses médicaments qui ne nécessitent pas d’ordonnance en ligne c’est d’avoir accès à un panel de produits que l’on n’aurait pas forcément dans sa pharmacie de proximité et c’est avant tout la possibilité de ne pas se déplacer et d’être livré directement à domicile. Pour des personnes souffrant de pathologie plus grave nous on ne pourrait pas leur livrer leur ordonnance car la loi ne nous y autorise pas. Mais on pourrait leur apporter des solutions pour des pathologies plus courantes, imaginons un patient à un mal de tête là on a la solution. À Paris on livre en deux heures trente et en France en 24 heures vous êtes livré. Vous commandez lundi vous êtes livré mardi. Les médicaments soumis à ordonnance sont soumis à ordonnance et il n’y a pas de contrôle strict sur Internet et ça laisserait la place aux contrefaçons et aux problèmes. Aussi au niveau de la sécurité sociale ça demanderait une réforme qui n’a pas encore eu lieu. Ce que l’on pourrait faire c’est de la réservation d’ordonnance, vous commandez vos médicaments sur le site et vous venez les chercher au comptoir de la pharmacie. Mais un envoi d’ordonnance ce n’est pas possible. Ce serait un contrôle trop compliqué à mettre en place, ça demanderait une réforme de la sécurité sociale. Imaginons que l’on devrait contrôler les cartes vitales sur internet et les ordonnances, la falsification serait plus facile. Ce serait moins de contrôle, je ne suis pas forcément pour, il faut que ça reste sous le contrôle strict des médecins et des pharmaciens et il ne faut pas que ça dérive. Quand on prend l’exemple d’un patient qui a une maladie type hépatite et qui suit un traitement où c’est chaque mois exactement les mêmes médicaments c’est normal qu’ils puissent les recevoir chez lui mais pour les cas plus classiques ce serait trop compliqué et il y aurait des dérives. Faudrait faire au cas par cas mais c’est plus long et plus compliqué. Moi je suis diabétique insulino-dépendant donc je prends de l’insuline, c’est vrai que ce serait plus simple de recevoir chez moi mon insuline, mes bandelettes, mes aiguilles tous les mois, plutôt que me déplacer. Mais je suis un cas isolé par rapport aux personnes qui ont une maladie quelconque.

Fin de l’enregistrement

Lucas: Si ça vous intéresse, vous pouvez toujours aller sur www.pharmanco.com. Quand on va sur le site une infirmière une pharmacienne vous envoie un petit mail sur votre écran et j’ai vérifié dans les locaux c’est une vraie infirmière qui vous répond directement et non un robot, contrairement à ce que j’ai toujours pensé.

Sandra: Des réactions Yann et Bruno?

Yann: C’est un bon début maintenant c’est sûr que s’ il n’y a pas de médicaments sous ordonnance ça rentre peu en compte pour les personnes vivant avec le VIH.

Sandra: Il a quand même dit que pour ceux qui ont un traitement comme pour l’hépatite et qui a le même traitement, là ça pourrait se faire. Il parlait des ordonnances plus classiques quand tu vas chez le médecin et qu’il te donne une ordonnance.

Yann: Pour les antibiotiques. C’est sûr que c’est un bon début. Faut voir.

Bruno: Je pense que ça va dans le bon sens pour les patients, donc c’est une bonne idée. Ce week-end je discutais avec une personne qui me disait qu’il fallait surveiller l’encadrement. Elle travaillait dans le même domaine et il me disait qu’il préparait des médicaments à faire livrer, et ils ont eu une panne de courant mettant tous les frigidaires en arrêt. Ça par contre c’est à surveiller. Apparemment il y avait des soucis dans le suivi de la maintenance. Il faut vérifier les normes à ce niveau.

Lucas: C’est Pharmanco. Je me trompe moi aussi. 

Transcription : Sandra Jean-Pierre