Sandra : Une fois qu’on a tous ces chiffres qui sont très intéressants, il faut les interpréter pour donner des messages au ministère de la Santé, pour qu’il puisse faire des politiques de santé pour cette population. Quel serait votre message pour la population migrante concernée par le VIH ? Que faut-il faire absolument dans cette année ?
Florence Lot : C’est une lourde tâche que vous me confiez là (rires). Je pense que le ministère de la Santé d’abord est au courant effectivement, on communique régulièrement de façon officielle et officieuse, etc. Donc, je pense qu’effectivement on a pas mal parlé du dépistage. Le dépistage il est à promouvoir auprès des populations migrantes, non seulement qu’on propose le dépistage aux populations d’Afrique subsaharienne mais aussi aux migrants des autres zones géographiques comme je vous l’ai dit, et puis en ciblant plus particulièrement les hommes. C’est quelque chose qui n’est pas nouveau, c’est quelque chose qu’on observe depuis plusieurs années mais on a du mal finalement à promouvoir ce dépistage auprès des hommes qui se sentent moins à risque, qui ont moins de contact avec le système de soins. Donc après comment faire pour lever ces freins ? Pour l’instant ce n’est pas évident. L’INPES a réalisé plusieurs campagnes justement sur le dépistage, on voyait des hommes qui se regardaient dans la glace par exemple, je me souviens de cette campagne et le message étant VIH ça ne se voit pas. Il faut donc poursuivre ces campagnes de dépistage en assurant une visibilité des populations migrantes c’est clair et tout en maintenant des actions plus ciblées auprès des migrants. Il faut aussi faciliter l’accès au système de soins des populations migrantes. Ça, c’est un peu un vieux pieu. C’est vrai que ce n’est pas toujours facile contenu du contexte. Mais pour essayer justement d’améliorer, diminuer ce délai entre le dépistage et prise en charge, faire en sorte que les migrants soient pris en charge le plus rapidement possible puisqu’ensuite effectivement quand ils sont pris en charge ils sont aussi bien autant observant que les autres, on arrive à contrôler leur charge virale…
Sandra : Il faut être dans de bonnes conditions parce que par exemple à l’association, il y a des personnes qui arrivent et qui n’ont pas de logement. Ou on un logement et vivent à plusieurs donc du coup, tout le monde n’est pas séropositif dans la collocation et prendre son traitement devant les autres c’est problématique…
Florence Lot : On sait bien que la divulgation de la séropositivité reste un problème dans cette population-là c’est clair et que les conditions socio-économiques jouent un rôle majeur pour le suivi et l’observance. D’où l’intérêt que les équipes hospitalières arrivent à agir sur tous les fronts avec l’aide des assistantes sociales, avec des équipes pluridisciplinaires pour assurer une prise en charge, la meilleure possible.
Transcription : Sandra Jean-Pierre
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