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09.01.2014

Florence Lot : «Les migrants séropositifs ont une charge virale assez bien contrôlée»

Caractéristiques des migrants vivant avec le VIH en France, enquête Vespa 2011

Sandra : Une prise en charge tardive peut avoir des conséquences graves sur la santé. Les migrants sont-ils diagnostiqués assez tôt ?

Florence Lot : En fait, ça c’est l’enquête VESPA 2 dont j’ai parlé tout à l’heure, qui a montré qu’en 2011, en ce qui concerne les migrants d’Afrique subsaharienne, ils étaient dépistés dans un délai assez rapide après leur arrivée en France. Je crois qu’en moyenne c’était un an pour les femmes et puis 2 ans pour les hommes. Ca n’empêche que le diagnostic il est tardif mais il est plus tardif du fait d’une immigration je dirai tardive que du fait vraiment d’un dépistage tardif. Une fois que la personne est en France, en tout cas en ce qui concerne les personnes d’Afrique subsaharienne, je pense que là maintenant c’est vraiment rentré dans les habitudes, les cliniciens proposent un dépistage, enfin effectivement quand la personne a un contact avec le système de soins, les cliniciens sont amenés à proposer un dépistage aux migrants d’Afrique subsaharienne. Je dirai que c’est sans doute moins vrai pour les migrants des autres zones géographiques en particulier les migrants d’Europe ou les migrants d’Afrique du Nord où là, on a l’impression qu’effectivement le dépistage tardif est plus important, il y a plus de personnes qui sont dépistées à un stade sida ou avec des CD4 à moins de 200 ou à moins de 350. C’est vrai que là, ça pose un problème. En tout cas quelle que soit l’origine géographique, c’est vrai que les hommes sont toujours dépistés plus tardivement que les femmes, parce que c’est vrai que les femmes elles ont des occasions sans doute plus fréquentes d’être dépistées…

Sandra : Comme la grossesse.

Florence Lot : La grossesse, le suivi gynécologique si elles en ont un, le fait de consulter par exemple pour leurs enfants, ça peut être aussi une occasion. C’est ça l’explication de la différence entre les hommes et les femmes.

Sandra : Pour les femmes qui apprennent leur séropositivité en cours de grossesse, d’ailleurs on a un projet à l’association au Comité des familles qui s’appelle le projet «Grandes soeurs» qui consiste à accompagner des femmes qui apprennent leur séropositivité en cours de grossesse et on est là pour leur dire que, de ne pas s’inquiéter que leur enfant si elles prennent correctement leur traitement, naitra sans le VIH. Est-ce que ce cas de figure se retrouve beaucoup chez les femmes migrantes ?

Florence Lot : Une découverte pendant la grossesse ?

Sandra : Oui.

Florence Lot : C’est une circonstance assez fréquente en particulier chez les femmes migrantes c’est vrai, parce que c’est une occasion effectivement de proposer le dépistage et si elles n’en ont pas eu avant, n’ont jamais réalisé de dépistage avant effectivement c’est chez les femmes migrantes en tout cas, c’est vrai que c’est une occasion fréquente. Mais c’est vrai qu’avec les progrès thérapeutiques, si la personne est bien traitée, bien suivie jusqu’à la grossesse, le risque de transmettre le VIH a son enfant est quasi nul. D’où l’importance d’être dépisté, bon et maintenant le dépistage est systématiquement proposé en début de grossesse.

Sandra : Après l’annonce, une fois que le diagnostic est donné, est-ce que les migrants séropositifs acceptent facilement de s’insérer dans le système de soins ou est-ce qu’il n’y a pas un temps de… des perdus de vue peut-être ? On leur annonce leur séropositivité et puis finalement ils ne l’acceptent pas ou ils reviennent plus tard pour se soigner ?

Florence Lot : Là encore, je reviens à l’enquête VESPA réalisée en 2011 par l’INSERM et qui a montré que finalement les migrants une fois qu’ils étaient diagnostiqués ils sont assez rapidement pris en charge et ils ont une charge virale assez bien contrôlée. Néanmoins il y a une petite proportion de personnes où le délai entre le diagnostic et le traitement est un peu plus important que pour les personnes non migrantes. Donc c’est vrai qu’on a encore une petite marge de progression où on pourrait faire sans doute un petit peu mieux, faire en sorte qu’effectivement une fois que les personnes migrantes sont dépistées, qu’elles soient prises en charge le plus rapidement possible dans le mois ou si possible dans les 6 mois. Et non pas après 6 mois, c’est toujours une perte de chance c’est clair.

Transcription : Sandra Jean-Pierre

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