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13.02.2014

Forum des auditeurs : «le traitement VIH doit être obligatoire en cas de primo-infection»

Sandra : « Je pense que les gens ont le choix d’avoir un traitement ou pas » a dit Laurence Morand-Joubert, virologue à l’hôpital Saint-Antoine, avec qui nous avons aussi parlé de la primo-infection à VIH. Et JCM, un fidèle auditeur de l’émission a réagi :

Pas d’accord, de même que certains vaccins ont été obligatoires , le traitement doit l’être aussi pour les primo-infections, dans la mesure où l’intérêt privé et l’intérêt public se rejoignent, ce qui n’était pas le cas avant.

Cette obligation est le premier pas vers l’autre mesure nécessaire , qui est le dépistage obligatoire.

Les exceptions devront être motivées et examinées, mais la règle doit être l’obligation de traitement.

En revanche, lorsque les personnes ne sont plus au stade très particulier de la primo-infection, ils seront toujours en en droit de ne plus prendre de traitement, en particulier s’il avéré qu’ils n’ont plus de sexualité par exemple, mais attention, il est évident qu’ils doivent être informés alors de façon honnête , que les traitements ne font pas qu’affaiblir le risque de transmission, ils l’anéantissent complètement ou presque, car cette présentation erronée de l’avis suisse est la plus à même de conduire certains à ne pas prendre le traitement pour éviter par exemple des effets secondaires surestimés dans leur esprit, ou parce que se croyant moins contaminants, ils se le croient encore suffisamment pour juger que la prise des traitements ne vaut pas le coup ( ce qui fut exactement mon cas personnel : je ne suis devenu observant que lorsqu’on m’a donné cette présentation juste, alors que j’ai interrompu souvent le traitement tant que j’ai cru que le traitement ne faisait que réduire le risque).

Sandra : Sofi a réagi à une partie de ce message, je lui ai demandé si elle était d’accord sur le fait que tous ceux qui font une primo-infection doivent être obligatoirement être mis sous traitement. On l’écoute.

Début de l’enregistrement.

Sofi : J’étais tellement sous le choc de la nouvelle que tout ce que je voulais c’était aller mieux donc on m’a dit : « Ce serait bien de prendre un traitement ». J’ai dit : « Oui pas de soucis ». Je n’ai même pas cherché à savoir s’il y en a qui n’en prenait pas. Pour moi, c’était une manière de guérir. Donc j’ai dit oui sans forcément comprendre tous les enjeux derrière mais je ne regrette pas. Quant au fait de contaminer un partenaire, effectivement, quand on est primo-infecté, on a une charge virale qui est énorme. Moi, c’était quelques millions de copies. C’est sûr que si j’avais eu un rapport sexuel avec quelqu’un, je pense que je l’aurai contaminé. Après, je pense qu’on est aussi un peu raisonnable dans le sens où quand on apprend ça, on ne va pas tout de suite courir les rues pour contaminer tout le monde. On est quand même un peu conscient de ce qu’on fait. À l’époque, je n’avais pas du tout envie d’avoir de rapport, c’était hors de question dans mon état. Après c’est une question de voir l’intérêt du patient et puis ce que recommandent les médecins. Je pense que chaque cas est différent. Il y a des patients qui vont accepter tout de suite, d’autres qui ne vont pas accepter. Pour moi, je pense que c’est une bonne chose, notamment dans le rapport Yéni, on dit que la prise en charge rapide est une bonne chose pour les patients. Mes CD4 ont toujours été à un super niveau donc je n’ai pas d’inquiétude. Ça m’inquiéterait plus aujourd’hui de savoir qu’un jour j’étais à moins de 50 CD4 et que maintenant je suis remontée mais que ça peut redescendre encore. Je sais que j’ai toujours été constante au niveau des CD4 donc voilà, je trouve que c’est mieux comme ça. Puis pour les copies, c’est sûr que d’avoir une charge virale très importante c’est inquiétant pour soi et pour les autres mais je ne pense pas que ce soit une raison pour prendre des antirétroviraux. Si après la charge virale redescend du coup, on aura pris des antirétroviraux pour rien. Donc je ne sais pas trop. C’est au moment de la primo-infection qu’il y a une charge virale très importante. Après, ça redescend normalement. Moi, c’est redescendu grâce aux antirétroviraux mais si on peut redescendre naturellement sans prendre d’antirétroviraux, je ne vois pas tellement l’intérêt d’en prendre simplement pour ne pas contaminer les autres. Je pense qu’après il y a le préservatif, il y a d’autres choses. Et puis aussi la conscience de chacun. Je pense que, quand on a une charge virale très importante, on se protège.

Quand on m’a mise sous antirétroviraux, on m’a proposé aussi de participer à un protocole, je ne sais plus tellement le nom mais je crois que c’est primo M6, une chose comme ça. C’est une étude réalisée dans le cadre de l’hôpital pour les personnes primo-infectés. Donc je crois que c’est madame Goujard qui dirige cette étude et elle a une équipe de recherche qui est chargée d’étudier, comment se passe la primo-infection chez les personnes pour après voir au niveau de la prise en charge ce qui est recommandé pour elles. Ca consiste juste à une prise de sang supplémentaire quand je vais faire mes bilans. Donc du coup, chaque fois que j’allais faire un bilan, tous les 6 mois j’ai une prise de sang en plus à faire juste pour l’étude. De toute manière, je vais faire mon bilan donc il y a juste un tube en plus. Ça ne change pas grand-chose pour moi. Et il y a aussi un questionnaire à remplir, pareil, tous les 6 mois. C’est un questionnaire sur les pratiques, est-ce qu’on a eu des relations au cours des 6 derniers mois, avec qui, est-ce qu’on s’est protégé ou pas, est-ce qu’on a fumé, bu. Puis aussi sur les tours de taille. C’est-à-dire taille des hanches, taille des fesses, de la poitrine. Je pense qu’ils veulent un peu voir si le fait qu’on prenne un traitement tôt juste après la primo-infection a des conséquences sur la taille, le corps. J’avais signé quelque chose, on m’avait remis un papier avec sur ce qu’était le protocole, à quoi ça servait. C’était juste pour contrôler le traitement. Après, je ne sais pas à quoi ça va vraiment servir cette étude. Mais j’imagine que c’est pour un peu améliorer la prise en charge des personnes qui sont primo-infectées. De toute manière, tant que ça n’a pas de conséquence pour moi, ce n’est pas comme si j’avais dû prendre un traitement qui n’existait pas avant. Là, je sais que c’est un traitement qui existe déjà. Ça n’a aucune conséquence sur moi donc j’avais signé sans soucis. Madame Goujard est un peu en charge de l’étude, à chaque fois que je vais la voir, elle me raconte un peu s’il y a eu des évolutions, en l’occurrence, il n’y en a pas eu depuis 4 ans. Donc je pense que c’est plus pour eux mais pour c’est pour améliorer peut-être les traitements qu’ils donnent aux personnes, savoir ce qui est plus adapté pour les primo-infectés. Peut-être que le fait que j’ai changé de traitement est une conséquence de cette étude-là. Je ne sais pas trop, j’espère que ça va servir à quelque chose.

Fin de l’enregistrement.

Transcription : Sandra Jean-Pierre

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