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30.04.2014

Forum des auditeurs : «Les médecins doivent se tenir au courant et accorder leurs violons»

Sandra : On va commencer l’émission avec le forum des auditeurs. Tina, tu avais envoyé il y a 2 semaines je crois, un message concernant l’émission où avait participé François Simon. On avait parlé de la diversité des VIH et puis tu avais réagi parce que tu as trouvé qu’il avait un autre discours par rapport à d’autres médecins sur la question de la surcontamination, c’est ça ?

Je trouve que c’est vraiment dommage qu’aujourd’hui, avec les avancées médicales sur le fait que le risque de contamination d’une personne séropositive indétectable en couple stable sans IST est quasi zéro et que dans un couple ou les deux personnes sont séropositives et indétectables il n’y a pas de risque de surcontamination, un médecin ait autant de mal à affirmer cette réalité. Des études ont confirmé et reconfirmé ses déclarations (les dernières études sont l’étude HPTN 052 et l’étude Partners,…) qui ont été présentées dernièrement à la CROI 2014. Je trouve que les médecins se doivent de se tenir au courant et d’accorder leurs violons.

Tina : Oui, il y avait beaucoup de choses très intéressantes par rapport au VIH1, VIH2. J’ai appris beaucoup de choses. Mais j’ai trouvé qu’il restait par rapport à des questions sur les personnes séropositives, le traitement comme prévention, notamment dans un couple où les deux personnes sont séropositives, je trouve que ça manquait d’affirmation, d’éléments qui sont nécessaires pour des personnes qui vivent en couple et d’avoir ce genre de messages, qui sont aujourd’hui prouvés par mal d’études et qui, quand on est plus clair avec ces messages ça peut faciliter la vie et les décisions d’une personne séropositive et son partenaire.

Sandra : Tu disais que quand deux personnes séropositives sont indétectables, il n’y a pas de risque de surcontamination. Et toi, tu as trouvé que le médecin était moins clair là-dessus c’est ça ?

Tina : Voilà, j’ai trouvé qu’il insistait beaucoup, que même dans ce genre de situation, il vaut mieux quand même utiliser le préservatif. Je comprends le message que le préservatif est très important dans certaines situations où on est avec des partenaires multiples. Mais quand on vit en couple stable, un couple où on se fait confiance et que les deux personnes sont traitées avec une charge virale indétectable, je pense qu’on peut sans trop s’avancer dire clairement que oui, il n’y a pas de souci, ces personnes peuvent faire l’amour sans préservatif. Et ça, je trouve qu’il y avait un peu trop de réticence de la part du soignant et ça me gênait.

La double infection VIH, avec François Simon

Sandra : Yann, est-ce que tu te souviens de cette émission ? Est-ce que tu partages l’avis de Tina ?

Yann : Oui, parce que ça c’est un combat qu’on a au Comité depuis longtemps pour dire haut et fort ce type d’information qui soulage énormément toutes les personnes qui fréquentent le Comité et qui sont dans ce type de profil quoi.

Sandra : Moi, je vais nuancer ton avis Tina parce que je ne suis pas tout à fait d’accord. Je me rappelle, c’était même toi Yann qui avait la posé la question : est-ce que pour deux personnes séropositives il y a un risque de surcontamination ? Il a dit oui mais quand les deux personnes prennent bien leur traitement, le risque est moindre…

Yann : Quasi-nul quoi.

Sandra : Oui, quasi nul. Et donc, il m’a répondu, je lui ai envoyé ton message Tina et il m’a dit :

« Bonjour Sandra aucune raison de polémiquer ce que j’ai dit à l’antenne est exactement ce qui est conseillé dans le rapport Morlat   2013 et tout à fait actualisé soyez en assurée. Peut être une mauvaise perception lors de l’émission alors que tous les intervenants étaient bien sur la même longueur d’onde !! Donc fin …pour moi. Amicalement François »

C’est vrai que selon la façon dont parle le médecin, peut-être qu’on va comprendre qu’il insiste plus sur le port du préservatif même dans des conditions où les deux personnes ont une charge virale indétectable et pas d’autre MST.

Tina : C’est mon point de vue, c’est mon avis que quand on ne dit pas clairement les choses, les personnes cherchent à avoir une réponse claire et quand c’est un peu nuancé, « oui mais on ne sait jamais, le risque zéro n’existe pas…. » Ça, on le dit clairement aussi aux personnes qu’on reçoit à l’association mais quand même donner des éléments pour mesurer le risque. Pour moi, j’ai trouvé qu’il avait beaucoup d’hésitation à ce niveau-là et c’est un point de vue personnel effectivement.

Sandra : Sylvie Epelboin, est-ce que je peux vous interpeller là-dessus ou pas du tout ?

Sylvie Epelboin : Je pense que c’est compliqué. Bien évidemment ce n’est pas ma stricte compétence, je ne suis pas infectiologue. Je pense effectivement qu’on peut avoir un mode d’expression qui peut prêter à confusion. C’est plus là-dessus que je peux m’exprimer. Entre le quasi-pas de risque et le risque zéro, selon l’humeur du jour, selon l’interlocuteur, selon la façon dont la question est posée, on va plutôt prendre le contrepied alors que dans un jeu de rôle différent, on prendrait l’autre contrepied dans une autre circonstance. Voilà ce que je peux en dire.

Sandra : Je rappelle juste pour ceux qui peut-être découvre. Une personne séropositive qui prend correctement son traitement, qui est observante, qui a une charge virale indétectable depuis au moins 6 mois et pas d’autre MST, le risque de contamination est quasi nul. Il faut évidemment aussi que la personne séronégative n’ait pas d’autre MST.

Sylvie Epelboin : Si on veut un chiffre, c’est inférieur à 1 sur 10 000. Donc, ce n’est pas zéro mais ça s’en approche.

Tina : Ce que j’avais trouvé intéressant dernièrement c’est qu’ils ont donné des premiers résultats de l’étude PARTNER, de toute façon il y avait d’autres études qui allaient absolument dans ce sens, l’étude HPTN052, mais là, de nouveau l’étude PARTNER inclus les couples homosexuels. Sur un nombre vraiment très élevé de couples plus de 1000 couples avec, alors le nombre de rapports sexuels ça je ne saurai plus dire, il y a eu aucune contamination parmi les personnes traitées avec une charge virale indétectable. De ce que j’entends, c’est qu’à chaque fois on dit quand même clairement que dans la littérature, il n’y a aucun cas de contamination relevé dans ce genre de circonstance.

Sandra : Peut-être que les recommandations prochainement vont changer, surtout si les couples homosexuels sont inclus ça va peut-être faire évoluer le discours aussi.

Tina : Les recommandations vont déjà tout à fait dans ce sens donc…

Sandra : Oui, mais je veux dire dans le prochain rapport par exemple, là on a le rapport Morlat, donc peut-être dans le prochain rapport, je ne sais pas par qui il sera dirigé mais peut-être qu’il y aura encore plus de certitudes là-dessus, sur le risque de contamination. En tout cas, on attend vos commentaires sur le site comitedesfamilles.net ou vous pouvez nous appeler au 01 40 40 90 25.

Transcription : Sandra Jean-Pierre

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