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06.12.2013

L’ANRS s’empare du «problème» ICCARRE

Patrick Yéni, Philippe Morlat et Jean-François Delfraissy

Sandra : J’ai eu le privilège et quelques personnes de l’équipe radio, de me rendre à une présentation du rapport Morlat, donc le professeur Philippe Morlat était là, Patrick Yéni, Jean-François Delfraissy. Pour ceux qui ne connaissent pas, Jean-François Delfraissy c’est le directeur de l’Agence nationale de recherche sur le sida. Patrick Yéni c’est le président du Conseil national du sida. J’ai posé quelques questions. Première question sur l’étude ICCARRE. Pour ceux qui ne connaissent pas, je vous invite à écouter l’émission Vivre avec le VIH du 17 septembre où nous avions reçu Jacques Leibowitch, un chercheur et infectiologue qui a découvert un phénomène révolutionnaire pour les séropositifs : lors d’une étude réalisée dans son hôpital à Garches, 90 patients ont diminué leur traitement VIH, 2 à 3 jour par semaine et le constat est que intermittents en cycles courts les antiretroviraux restent efficaces, voilà ce que veut dire ICCARRE. Efficaces parce qu’ils restent en bonne santé et efficaces parce que leur charge virale reste indétectable. Attention, ce genre de décision ne se prend pas tout seul. Ce n’est pas parce que cette étude a marché sur ces 90 patients que vous devez faire pareil. Il faut d’abord en parler à votre médecin qui va ensuite vous encadrer. Il y a par exemple des traitements qui ne sont pas adaptés pour un cycle court. Donc je vous invite à écouter l’émission du 17 septembre et aussi d’aller sur le site ICCARRE.org où tout est expliqué, il y a aussi une pétition qu’on fait ces 90 patients. Cette étude n’est pas… Jacques Leibowitch n’a pas été soutenu dans sa recherche et du coup j’en ai profité lors de cette conférence de presse pour poser la question à Philippe Morlat et à Jean-François Delfraissy. Voici ce que pense Philippe Morlat de cette étude :

Début de l’enregistrement.

Philippe Morlat : Nous connaissons cette étude, c’est une observation qu’a fait Jacques Leibowitch chez un certain nombre de patients qu’il suivait à Garches sur lequel il décrit effectivement des choses auquel on n’est pas tout à fait habitué. Ça nous interpelle. On n’a quand même pas beaucoup d’éléments pour étayer ce genre de considération qui va effectivement un peu à l’encontre des principes qu’on préconise. Mais je pense l’ANRS s’est un petit peu emparé du problème et je suppose qu’il y aura une suite donnée aux affirmations de Leibowitch.

Fin de l’enregistrement.

Sandra : Que pensez-vous de cette réponse ?

Daniel : Déjà c’est intéressant de voir qu’ils vont s’intéresser, se pencher sur cette étude. Apparemment ils ont vraiment envie d’analyser les résultats.

Sandra : Moi je note qu’il dit : « l’ANRS s’est un petit peu emparé du problème » donc il voit ça comme un problème c’est histoire de je prends mon traitement 4 jours sur 7. On a l’impression que ça ne le rassure pas. Mais bon ce n’est que mon avis après peut-être que j’interprète peut-être mal les propos de Philippe Morlat et dans ce cas, je m’en excuse. Et puis ensuite la réponse de Jean-François Delfraissy.

Début de l’enregistrement.

Jean-François Delfraissy : Oui on a une étude qui va être faite de façon randomisée, enfin selon les critères, une étude solide, qui devrait se mettre en place à partir de la fin de l’année je pense. Elle va tenter de répondre à la question ne s’appuyant pas uniquement sur des données observationnelles qui sont intéressantes, mais ensuite il faut le prouver. L’autre enjeu de ça c’est que, d’un côté il y a simplification pour les patients de éventuellement de prendre un ou deux comprimés par semaine. Les aspects économiques c’est plus compliqué parce que ça demande une surveillance accrue au plan virologique, c’est-à-dire il y a peut-être moins de couts sur les médicaments mais il y a peut-être plus de couts sur le suivi. Les coûts de suivi deviennent de plus en plus importants. Et enfin il y a un troisième élément qui est d’ordre plus scientifique, c’est que tous ces médicaments permettent de vivre et de contrôler le virus mais ne permettent pas de toucher le réservoir du virus et qui est un point d’interrogation si on lève la garde des antirétroviraux, est-ce qu’on ne va pas accentuer la taille du réservoir ? Il y a une vraie question scientifique qu’on va tenter de résoudre au sein de l’ANRS

Fin de l’enregistrement.

Sandra : Voilà pour la réponse de Jean-François Delfraissy, que pensez-vous de ses arguments ?

Daniel : Moi je trouve intéressant qu’il y ait un vrai débat parce que pour le moment on a pris connaissance des arguments de Jacques Leibowitch. Maintenant on a enfin une réponse de la part de quelqu’un d’autre qui travaille dans la lutte contre le sida. En revanche, je ne sais pas trop ce qu’il faut penser de l’aspect économique. Effectivement les coûts de suivi pourraient augmenté si on réduit les prises de traitement mais il faut aussi penser aux patients qui prennent les traitements chaque jour et pour qui ça peut être compliqué d’être observant 7 jour sur 7 et qui voient le fait de prendre moins de médicaments comme un espoir dans l’avancée de la recherche.

Julienne : Les deux hypothèses sont très bien mais la première est très bien parce qu’il faut prendre compte que nous tous ne sommes pas de la même façon. La première personne peut prendre, c’est-à-dire, tu réussis sur la première personne parce comme nous sommes des gros et des petits et c’est aussi comme ça qu’on prend le traitement. Ça agit vite chez certaines personnes et d’autres personnes sont résistantes. La personne qui vient parler de l’économie c’est bien beau parce que ça prend beaucoup de sous mais ça a trop de risque. Quand on a déjà vu sur une personne il faut d’abord savoir au juste est-ce que ça peut aller avec tout le monde avant de venir poser questions d’économie.

Sandra : Est-ce que j’interroge Fati ou pas ?

Julienne : Fati n’est pas avec nous. (rires)

Sandra : Fati est fatiguée. Tant pis on n’aura pas l’avis de Fati (rires). On parlait de l’étude ICCARRE.

Fati : Oui…

Sandra : Donc l’étude ICCARRE c’est en gros, le docteur Leibowitch qui a fait une étude sur 90 patients et qui a vu que ces patients peuvent prendre par exemple leurs traitements 4 jours sur 7 et ils restent en bonne santé et leur charge virale reste indétectable. Pour l’instant il n’était pas très soutenu en fait par les grandes institutions qui s’occupent du sida. Est-ce que tu serais intéressée pour qu’on continue à suivre cette étude ?

Fati : Ah bah oui, pourquoi pas. Tout le monde n’est pas pareil, ça peut aller avec moi, ça peut ne pas aller avec d’autres personnes. Ce serait une bonne chose parce que tout le monde déjà est fatigué de ce traitement alors les gens aujourd’hui, d’autres personnes préfèrent arrêter totalement pour être malade dans le lit parce qu’ils sont fatigués de tout le temps prendre le traitement. Je pense qu’il faut soutenir ce projet pour que ça nous facilite un peu la vie.

Sandra : Toi, tu es fatiguée du traitement ?

Fati : Ah bah oui.

Sandra : Tu as déjà pensé à l’arrêter ?

Fati : Ah une fois j’ai pensé à l’arrêter. C’est mon médecin qui a fait pression sur moi.

Transcription : Sandra Jean-Pierre

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