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05.02.2014

Les médaillés des Jeux Olympiques à Sotchi : la répression, la discrimination et la violation

Sandra : Et maintenant direction la Russie, où il fait encore plus froid qu’en France en ce moment. Du 7 au 23 février prochain se dérouleront les Jeux Olympiques d’Hiver 2014 à Sotchi, en Russie et pour l’occasion l’association AIDES, les ONG ACAT, Amnesty International France, la FIDH, la ligue des droits de l’homme, l’inter LGBT et Russie Liberté se sont rassemblées samedi 1er février, à Paris, place Stalingrad à 11h30, pour protester contre les politiques liberticides, répressives à l’encontre de populations déjà vulnérables, et un accès aux soins quasi inexistant en Russie. Visuellement ils ont fait quelque chose de fort, 200 personnes ont représenté le symbole des JO, ces fameux anneaux de couleurs et à l’intérieur de chaque anneau ont pouvait apercevoir des images représentant les différentes répressions, injustices que subissent les migrants, les homosexuels ou encore les consommateurs de drogues en Russie. Je vous propose d’écouter Nicolas Denis, en charge du plaidoyer du droit international à l’association AIDES. Il a participé à ce rassemblement et il nous explique pourquoi.

Nicolas Denis

Début de l’enregistrement.

Nicolas Denis : Pour attirer l’attention du public sur l’envers du décor des Jeux Olympiques de Sotchi, à savoir les différentes violations des droits de l’homme qui encours actuellement en Russie. Il faut savoir que suite aux différentes manifestations de contestation des élections de Vladimir Poutine en 2011, en 2012 sur l’élection présidentielle et l’élection législative, il y a eu tout un arsenal de lois répressives et liberticides qui ont été mises en place en Russie. Aujourd’hui cette action symbolisant à travers dans les anneaux olympiques, les différentes violations notamment la violation du droit à l’information, du droit de manifester, les questions par rapport aux minorités sexuelles qui sont réprimées.

Faut savoir qu’il y a un amalgame qui est fait d’ailleurs entre les personnes séropositives et les usagers de drogues injectables. Que la répression vis-à-vis des usagers de drogues injectables est extrêmement violente en Russie. C’est un pays qui compte 8 millions de personnes infectées par le VHC, l’hépatite C. La réalité c’est que dès que les droits des personnes sont violés, ça les expose plus à être contaminé surtout par le VIH mais aussi par le VHC. La répression qu’il y a actuellement en Russie sur l’usage de drogues, empêche les usagers de drogues d’avoir accès à des soins et préfère la répression aux traitements. Par exemple la Russie s’oppose aux traitements de substitution, à la méthadone par exemple, alors que c’est recommandé par l’OMS et que ça a montré son efficacité. De la même façon, il n’y a pas de disponibilité de seringues propre. On ne peut pas faire d’échanges de seringues donc les gens s’infectent en se piquant. Les usagers de drogues représentent 78% des contaminations VIH en Russie. Et 20% de la population carcérale et ils sont quand même 1 300 000 à être contaminés par le VHC.

De façon un peu plus large, l’épidémie de sida, les lois anti-gay qui viennent de passer en Russie, ça interdit les associations de défense des droits des homosexuels et donc, même les associations aussi de lutte contre le sida qui pourrait agir sur ces populations-là. Donc si on ne peut pas faire de prévention, forcément c’est la porte ouverte à une épidémie encore plus généralisée. Et il faut savoir qu’on met souvent le focus sur l’Afrique au niveau du VIH/Sida mais que l’Europe de l’Est et la Russie particulièrement sont extrêmement touchés. C’est une épidémie beaucoup plus tue, beaucoup plus silencieuse et qu’en Afrique, 40% environ des personnes nécessitant un traitement y ont accès, c’est 25% en Russie. Ce qui sous-entend que toutes personnes n’ayant pas de traitement sont un peu condamnées malheureusement à décéder. En Russie, on condamne 75% des personnes vivant avec le VIH à une mort certaine.

En Russie, mais plus largement dans tous les pays, à partir du moment où la législation laisse libre cours à tout le monde d’exprimer son rejet de l’autre, forcément les médecins appliquent la loi et peuvent dire chez nous, on ne tolère pas l’homosexualité, chez nous, on fait la lutte contre l’usage de drogues et donc contre les drogués donc moi je ne vous soigne pas.

Effectivement c’est une petite action même s’il y avait quand même 200 personnes au moins. Ça permet de donner une autre image de ce qui est en train de se passer en Russie. Vladimir Poutine le président russe a quand même dépensé sans compter pour les Jeux Olympiques de Sotchi, qui sont actuellement les Jeux Olympiques les plus chers de l’histoire des Jeux. Je crois que c’est 40 000 milliards de dollars qui ont été dépensés pour Sotchi. On imagine ce qu’on aurait pu faire avec cet argent, tout ça pour deux semaines de cérémonie mais bon, c’est presqu’un autre débat. Tout le fast de cérémonie, la cérémonie d’ouverture aura lieu vendredi, tant à cacher un peu, toutes les violations des droits qu’il y a dans ce pays. Il y a quelques années on avait les Jeux en Chine, cette année on a les Jeux en Russie. Ce sont deux pays où il y a des graves violations des droits de l’homme et est-ce que les principes olympiques, les valeurs de l’olympisme peuvent s’accommoder de ce genre de pays où il y a une telle violation, c’est une question qui reste ouverte.

Sandra : Les valeurs des Jeux Olympiques c’est quoi ?

Nicolas Denis : Celles du respect, celles de la paix, un peu la communion des peuples. Il y a peu d’événements où toutes les délégations du monde entier se retrouvent au même endroit pour conquérir à travers le sport. C’est quand même une belle image. Il y a de très belles images et les Jeux Olympiques véhiculent des belles valeurs mais le problème c’est qu’ils interviennent ces derniers temps dans des pays où il y a des graves violations. Donc c’est un débat ouvert. Moi je n’ai pas forcément de position sur la question. Certaines personnes disent justement, en ayant les Jeux Olympiques dans ces pays-là, ça permet de faire avancer les questions des droits. Mais pour l’instant il est un peu trop tôt pour juger quelles seront les conséquences de ces Jeux.

Fin de l’enregistrement.

Sandra : Nicolas Denis au micro de l’émission de radio Vivre avec le VIH. Tina, est-ce que tu connaissais la situation des personnes séropositives en Russie ?

Tina : Non, pas précisément.

Sandra : Est-ce que tu regarderas les Jeux Olympiques ? Si oui, est-ce que tu les regarderas d’un autre oeil ou pas ?

Tina : De toute façon, sur ce qui se passe en Russie et justement avec ces Jeux Olympiques, il y a énormément de… il y a la santé, l’environnement… l’inégalité tellement massive dans ce pays qui est mis en lumière et voilà, c’est une chose qui se rajoute a déjà tout un panel de problème et de point sur lesquels on ne peut pas être d’accord avec ce pays.

Sandra : Que penses-tu de cette initiative organisée par les associations ?

Tina : Il faut en parler, bien sûr quelles seront les conséquences, je n’en sais rien mais je pense que se mobiliser, faire connaître ce genre de fait, c’est hyper important. Donc bravo.

Sandra : Maintenant que tu es courant, toi aussi tu vas participer aux prochaines manifestations s’ils en organisent ?

Tina : Éventuellement si je suis au courant avant la manifestation, bien sûr. Enfin, moi je ne suis pas très souvent dans les manifestations, même s’il y a beaucoup de causes que je soutiens. Je ne suis pas très à l’aise dans les manifestations. Mais ça ne veut pas dire que je n’ai pas d’opinion. Je soutiens certaines causes.

Sandra : Vos réactions sur le site comitedesfamilles.net.

Transcription : Sandra Jean-Pierre

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