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16.05.2014

«Liens et liaisons», une association pour promouvoir le concept de santé sexuelle

Antigone Charalambous: Liens et liaisons est une association que nous avons créée avec une amie qui promeut le concept de santé sexuelle mais à travers tous les moyens possibles et imaginables. Cette amie est artiste et elle est éducatrice à l’environnement spécialiste de la récup. Rien à voir avec la psycho mais elle a à voir avec la psychopédagogie puisqu’elle travaille avec des enfants de l’école élémentaire et elle est axée éducation à l’environnement. Elle se concentre sur une approche de collaboration, coopération avec l’environnement et pas d’exploitation. Deux personnes qui n’ont rien à voir a priori se réunissent pour créer «Liens et liaisons» car je suis convaincue que toutes choses sont liées, il y a des problématiques communes. C’est pour cela que je défends l’approche multidisciplinaire car chaque professionnel ne peut pas faire grand-chose. Il faut mutualiser les savoirs et cultiver les cultures communes chez les professionnels. Je ne peux pas faire le travail d’un kinésithérapeute, d’un psychomotricien ou d’un hépatologue mais je sais que je peux discuter avec eux car j’ai les mêmes patients d’où l’importance de mutualiser.

Sandra: Alors cette structure Liens et Liaisons c’est pour qui? Qui peut y aller? J’avais l’impression au départ que c’était une structure uniquement pour les séropositifs mais j’ai finalement compris que non.

Antigone Charalambous: Cette association se veut relais de tous les savoirs, de tout ce que l’on sait en terme de santé sexuelle. Clairement ce n’est pas pour ajouter un truc car de toute façon le but n’est pas que l’on se multiplie. Ce n’est pas dans nos objectifs. Ce que l’on veut c’est que la santé sexuelle soit comprise et intégrée partout. Par exemple dans le COREVIH IDF nord.

Sandra: Hop hop hop, COREVIH qu’est-ce que c’est?

Antigone Charalambous: Le COREVIH est une institution avec tous les acteurs du VIH que ce soit le Comité des familles ou les membres du Comité séparément ou justement l’ARS. Tous les acteurs du VIH. Il n’y a pas si longtemps que ça, une petite année je crois. Il y a un des groupes de travail qui a été créé dans l’Ile-de-France nord sur la santé sexuelle qui est préoccupé par toutes les thématiques de ce sujet-là. En fonction des personnes présentes, c’est pour ça qu’on invite plusieurs personnes car je pense que les patients ont leur mot à dire. C’est bien eux qui ont leur mot à dire. Tout le monde est là pour discuter et amener les sujets qui préoccupent. Les professionnels ont leur point de vue et leur expérience et les patients ont la leur. Mais on ne va pas pouvoir s’entendre si on n’a pas d’espace de parole.

Sandra: Mais concrètement comment ça se passe? Qui peut y aller? Les célibataires ou les couples?

Antigone Charalambous: C’est plutôt nous qui allons vers les différentes structures pour mettre en place les différents ateliers. Les ateliers de santé sexuelle. J’ai fait tout ça avant de faire ma petite plaquette. Donc dans les ateliers de santé sexuelle les sujets sont décidés par les personnes accueillies. On commence par là pour après avoir une idée des sujets à traiter plus régulièrement.

Yann: C’est en groupe? Il y a plusieurs personnes? La parole n’est pas trop difficile? Quand on parle de sexualité et qu’il y a plusieurs personnes qui ne se connaissent pas et qui ont leurs pudeurs?

Antigone Charalambous: Tout dépend de comment on amène les choses. J’arrive et j’appelle cela un atelier de santé sexuelle et mantille en fonction de la thématique abordée. Dans une association où j’interviens à Bondy le sujet qui est ressorti un jour était « estime de soi » , pour aborder l’estime de soi on ne peut pas mettre de côté les aspects psychologiques ou sociaux. Clairement dans estime de soi il y a aussi chez certains patients l’idée de la séduction. Comment on fait, nous séropositif ou pas. Dans une situation précaire, la précarité est aussi stigmatisante et excluante, c’est quand même important. Qu’est-ce que l’on fait, comment on fait? Souvent il faut commencer par des choses bien générales. À partir du moment où on perd ce délite un petit peu ce réseau social, le réseau d’amis, ça devient un peu délicat pour une personne, séropositive ou non. C’est pour ça que quand je passe mes petits questionnaires pour préparer les différents ateliers c’est « est-ce que vous avez un cercle d’amis? » puis « avez-vous une personne de confiance? » plusieurs n’ont pas de cercle d’amis, qu’elles travaillaient, bénévoles ou pas. Personnellement ça ne m’intéresse pas ce n’est pas ça la question. Ce que je voulais savoir c’est si la personne est dans un ensemble.

Sandra: Une vie sociale quoi.

Antigone Charalambous: Exactement, est-ce qu’elle est reconnue en temps qu’actrice, est-elle dans un échange ? Je ne suis pas sociologue mais quand même, en tant que psychologue je suis convaincue de cette importance-là: on n’existe pas seul. Donc des personnes qui disaient qu’elles n’avaient pas de cercle d’amis disaient par exemple qu’elles avaient une personne de confiance. Ça c’est déjà rassurant car un rempart à la dépression est d’avoir ne serait ce qu’une personne à qui on peut se confier. C’est le petit fil, c’est l’image du fil auquel on se tient. Il y a quelque chose qui nous lie, il y a un lien.

Sandra: Donc vous pourriez venir au Comité pour faire un atelier.

Antigone Charalambous: Absolument, c’est ça.

Yann: Il faudrait poser la question aux membres, si ça les intéresse.

Sandra: Avant nous allons faire une pause musicale. Mais je voulais savoir avant de parler des raisons pour amorcer une approche globale de la santé sexuelle. Est-ce que la structure est financée?

Antigone Charalambous: Non

Sandra: Tu l’as monté comme ça? Sans dossier de subvention?

Antigone Charalambous: Absolument. Parce que clairement pour que quelque chose soit pérenne il faut qu’il y ait une place. Soit on va embaucher des personnes pour faire ça car elles sont sexologues ou psychologues ou médecins. Donc ils vont avoir cette approche-là qui est assez globale encore une fois. Ses ateliers peuvent être faits par un professionnel qui a des connaissances essentielles en psychologie et en sexologie. Après comment moi j’aborde la question il peut y avoir un atelier clairement axé sur les droits sexuels et là on fait aussi l’éducation des personnes tout en participant à la confiance en soi car souvent les grands torts se font quand les personnes ignorent leurs droits. Et leurs droits sexuels. C’est-à-dire le droit, par exemple, d’avoir une sexualité qui nous est propre, que l’on décide c’est un droit. Personne ne peut orienter, enfreindre, ou contraindre notre sexualité.

Transcription : Sandra Jean-Pierre

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