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12.12.2013

Philippe Sogni sur l’hépatite C : «Je ne crois pas aux miracles mais à un avenir meilleur»

Yann, Sandra et Philippe Sogni

Sandra : Co-infections par les virus des hépatites, c’est ainsi que se nomme un des chapitres du rapport Morlat. Nous en avons déjà parlé avec Karine Lacombe, infectiologue à l’hôpital Saint-Antoine, avec qui nous avons vu parcouru toutes hépatites qui existent. Souvent on se dit qu’il y a l’hépatite A, B et C mais en fait il y en a plus que 3. Je vous invite à écouter l’émission du 12 novembre 2013 si ce n’est pas déjà fait. Aujourd’hui avec Philippe Sogni nous allons nous intéresser à une hépatite en particulier, l’hépatite C. Pourquoi ? Parce que la co-infection VIH/hépatite C, ou co-infection VIH/VHC comme on a coutume de dire est fréquente chez les personnes séropositives. Enfin en tout cas, nous en avons l’impression car il y a par exemple beaucoup de colloques organisés à ce sujet. Confirmez-vous cette information Philippe Sogni ?

Philippe Sogni : Oui, bien sûr. On peut dire qu’il y a à peu près 18, 20% des personnes qui ont le VIH, qui on également l’hépatite C. Donc c’est fréquent.

Sandra : Dans votre service, donc vous travaillez où ?

Philippe Sogni : Moi, je travaille dans un service de maladies du foie à l’hôpital Cochin. Et donc on voit ces personnes, soit bien sûr en consultation lorsque les choses vont bien, soit je dirai malheureusement en hospitalisation quand les choses vont mal.

Yann : J’avais une question tout de suite pour le docteur, sur les 18-20%, ce sont des personnes qui en général ont eu un parcours de toxicomanie ?

Philippe Sogni : C’est vrai que la majorité des personnes ont eu un parcours de toxicomanie mais on voit prendre une place de plus en plus importante des personnes contaminées sexuellement et notamment homosexuelles masculins. Il y a un pourcentage de plus en plus important dans cette co-infection.

Yann : Et dans les couples hétérosexuels c’est quand même relativement rare ?

Philippe Sogni : Ça reste heureusement relativement rare dans les couples hétérosexuels. Après il y a des contaminations hétérosexuelles, il ne faut pas le nier. C’est vrai que les deux facteurs principaux c’est l’usage de drogues et c’est l’homosexualité masculine. Ça reste les 2 facteurs principaux

Tina : Et si c’est plus présent dans les relations homosexuelles masculines c’est parce qu’il y a plus de blessures au sang c’est ça ?

Philippe Sogni : Exactement. On en revient finalement au sang. C’est-à-dire qu’il y a plus de pratiques qui entrainent des saignements, plus de traumatismes et c’est un facteur qui augmente en terme de fréquence dans la population.

Sandra : Yann, si te demande de me raconter l’histoire de l’hépatite C, qu’est-ce que tu peux me dire ? C’est chaud comme question.

Yann : C’est chaud parce que ça me ramène à une époque où moi j’étais sur la Côté d’Azur. C’est vrai que je trainais pendant 6 mois dans un milieu où la seringue était présente. Et donc il y a eu une hécatombe de personnes concernées par le VIH et le VHC. Donc avec aussi des souvenirs terribles d’amis qui ont vraiment envie de s’en sortir, qui ont vraiment suivi des traitements avec un taux d’échec très important. On peut dire aussi qu’il y avait sur certains médicaments, ça le docteur nous en dira beaucoup plus, des effets indésirables notoires avec une vie qui se met entre parenthèses pendant plus d’un an avec des idées noires, une perte de libido. Ça, c’est une réalité parce que nous, on l’a beaucoup vu au Comité des familles. Moi-même étant VHC, je ne prendrai jamais ce type de traitement, je me sens trop faible. Ou alors il faudrait vraiment que mon médecin qui me suit depuis 20 ans me dise Yann, vu l’état de votre foie, il ne vous permet plus d’attendre du tout, donc ça vaut le coup qu’on prenne ce risque. Autrement comme je sais qu’il y a des avancées, j’attends patiemment de pouvoir profiter d’un médicament qui fait moins de mal.

Sandra : Et vous Philippe Sogni, l’histoire de l’hépatite C vous la racontez comment ?

Philippe Sogni : Je raconte que d’abord le virus a toujours été là. Ce n’est pas quelque chose qui est apparu. Il a toujours été là avec bien sûr un développement du fait des comportements. Il a toujours été là. Si on a pu le suspecter, l’approcher dans les années 85 où on a pu le mettre en évidence qu’à partir des années 89. Et après le diagnostic, après les traitements, la difficulté des traitements, la guérison. Il faut bien voir que c’est une maladie dont on guérit, dont on peut guérir. Comme l’a dit Yann, traitement lourd mais traitement efficace. Loin d’être à 100% mais efficace. Et puis un avenir meilleur. Je ne crois pas aux miracles mais, à un avenir meilleur.

Yann : Vous disiez, on a détecté l’hépatite C. Moi je me rappelle qu’en 85, 86 j’avais été hospitalisé pour un ulcère à l’estomac. C’est à cette période qu’on m’avait déclaré que j’avais une hépatite non A, non B. Ca veut dire quoi ?

Philippe Sogni : Ça veut dire qu’à l’époque on n’avait pas de test qui permettait de faire le diagnostic de l’hépatite C, on avait celui qui faisait l’hépatite A, celui qui faisait l’hépatite B. Et puis on savait qu’il existait quelque chose d’autre, qu’on appelait non A, non B. On a eu les premiers tests en 1989 et les tests très efficaces en 1992.

Transcription : Sandra Jean-Pierre

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