Début de l’enregistrement.
Sandra : Combien de traitements différents pour le VIH ?
Xavier Lescure : On doit commencer à s’approcher de la trentaine de molécules différentes.
Sandra : Quand décidez-vous de mettre un patient sous traitement ?
Xavier Lescure : Les recommandations ont récemment changé. Avant on avait des critères qui étaient déjà assez larges avec… il ne fallait pas descendre en dessous de 500 CD4. Je rappelle que la norme c’est à peu près 800, entre 700 et 800 pour quelqu’un qui n’a pas d’infection virale chronique donc les études, celles dont je vous parlais tout à l’heure qui montrent, qui ont tendance à évoquer le fait qu’au-dessus de 500 T4, avec un virus indétectable, vous ne faites plus du tout de complication et vous vous rapprochez de l’espérance de vie que vous auriez si vous étiez séronégatif, l’objectif c’était de ne plus être en dessous de 500. De démarrer, dès qu’on dépassait la barre des 500. Aujourd’hui, les nouvelles recommandations c’est on traite quasiment tout le monde parce qu’aussi les médicaments antirétroviraux sont de mieux en mieux tolérés et qu’on a moins la balance bénéfice risque d’une latrogénicité c’est-à-dire d’un effet indésirable lié au médicament. Donc du coup, on est plus large dans ce cadre-là. Aujourd’hui c’est facile de répondre puisque globalement, à quelques exceptions près, on traite tout le monde. Si quelqu’un a spontanément une charge virale qui n’est pas très importante et qui 600, 700 T4, je vais l’amener au traitement mais alors doucement. Puis avec un traitement léger. C’est vrai que plus on intervient précocement dans la maladie, avec un virus qui est peu virulent, parce que c’est souvent lié. Quand on a beaucoup de T4 spontanément c’est que le virus ne se multiplie pas très fort. C’est vrai que c’est plus facile. Le début se passe mieux quand on démarre précocement que si on arrive avec une pneumocystose ou une toxoplasmose, un truc comme ça dans un service hospitalier.
Fin de l’enregistrement.
Sandra : Xavier Lescure au micro de Vivre avec le VIH. Quand débuter un traitement, est-ce que Tina tu retrouves comment ça s’est passé pour toi avec ton infectiologue ou c’est tout un autre discours que tu entends ?
Tina : Moi je l’ai appris en 2003 donc c’était encore les anciennes recommandations mais au final ça rejoint ce qui est dit. J’avais des très bons CD4 vers les 700, 800 et peu de charge virale. Donc j’ai débuté le traitement au bout de 8 ans. J’ai appris en 2003, j’ai débuté le traitement en 2011. Et la raison ce n’était pas tellement qu’il fallait commencer le traitement pour moi-même mais c’était plus parce qu’en couple, il y avait eu cette nouvelle sur le fait qu’indétectable on contamine beaucoup moins. Donc je voulais par rapport à mon partenaire lui garantir cette sécurité. Je trouvais que ça valait la peine de prendre un traitement pour réduire le risque de contamination vers mon partenaire. Donc c’est ce qui me concerne. De manière générale, oui, j’ai vu que c’était les recommandations dans le rapport Morlat, c’est d’aller vers le tout traitement. Ce qu’il dit sur les situations un peu exceptionnelles je pense que c’est effectivement important de quand même, enfin je vois au Comité, à l’association on voit toujours des personnes qui ne sont pas forcément sous traitement parce qu’ils sont naturellement, enfin naturellement, sans traitement ils contrôlent le virus, ils sont soit indétectables ou avec un virus très faible. Et là, j’étais curieuse de voir si ces personnes-là aussi on les met sous traitement mais effectivement souvent c’est des situations où le médecin attend un peu pour voir si ça évolue ou si c’est stable. À ce moment-là, ce n’est pas forcément de mettre tout de suite sous traitement quoi.
Transcription : Sandra Jean-Pierre
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