Sandrine : J’ai appris ma séropositivité au moment de la déclaration de la maladie effective de mon compagnon, qui en fait m’a transmis le virus. Il ne savait pas. Il est décédé en 1996. Et voilà. Je ne me suis pas dévoilée à ma famille parce que je suis l’ainée de 4 enfants et à l’époque je n’ai pas senti l’envie de le dire ni à mes parents, ni à mes frères et soeurs ce qui est une situation qui va être encore difficile aujourd’hui parce que j’ai des très bonnes relations avec toute ma famille et puis je suis détentrice d’un secret qui un jour peut-être sera connu et qui sera… donc je viens au Comité des familles aussi pour partager avec tout le monde cette ambiguïté un petit peu de ne pas pouvoir parler très librement avec ma famille. Donc effectivement, moi je n’ai pas fait le deuil mais moi aussi je vais très bien même si ça fait maintenant… ça fait long en fait. Je ne sais même plus. Ça fait 20 ans que je suis séropositive, je vais très bien. J’ai eu la chance de pouvoir bénéficier des traitements, des trithérapies en fait. Donc on peut vivre avec le virus du VIH. Je suis en couple sérodiscordant. Mon compagnon depuis 15 ans n’est pas séropositif. Et voilà. Entre autres choses, je participe au projet chorba qui est de partager un repas avec des malades hospitalisés de longue durée avec des malades du Kremlin-Bicêtre. Ils sont dans une unité de réadaptation en fait pour des patients qui ont des maladies liées au VIH, des longues hospitalisations et donc, des membres du Comité des familles préparent un repas qui est emmené à l’hôpital du Kremlin-Bicêtre et des membres les rejoignent pour le repas et se mettent à la disposition des personnes pour discuter, manger autre chose que ce qui est proposé à l’hôpital. Vous savez, les fameuses barquettes lyophilisées où tout a le même goût. Donc ici au moins, les membres préparent une bonne cuisine gouteuse. C’est très gratifiant et je pense que ça fait beaucoup de bien aux patients.
Fin de l’enregistrement.
Sandra : Sandrine au micro de l’émission de radio Vivre avec le VIH. Vous entendez, il y avait plein d’enfants qui étaient là aussi lors de la fête. Ce qui prouve bien que la vie avec le VIH est possible. On peut fonder une famille, on peut vivre une belle histoire d’amour. Vous avez entendu, Sandrine qui vit en couple sérodifférent. Ça veut dire que son partenaire n’est pas séropositif. Donc c’est possible, les séropositifs, évidemment, ont le droit d’aimer et d’être aimés.
Transcription : Sandra Jean-Pierre
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