Sandra : Chronique prévention positive. Nous en parlons dans chaque émission. Il s’agit d’informer les personnes séropositives sur comment protéger leur partenaire séronégatif ou séronégative lors des rapports sexuels. J’ai posé la question à Sara, qui a souhaité participer à l’émission de radio Vivre avec le VIH. Elle est nouvelle membre à l’association du Comité des familles. On l’écoute tout de suite.
Début de l’enregistrement.
Sara : Si on vient de se rencontrer, après la discussion tout ça et tout, lui connait mon profil. Mais déjà il faudrait qu’on sache qu’il est bien séronégatif et donc le préservatif de mise, forcément, obligatoirement. Il serait hors de question de contaminer ce partenaire séronégatif. Ce serait malheureux. Donc pour moi la prévention passe par le préservatif. Oui, oui, oui.
Sandra : Est-ce que si tu es admettons dans un couple stable, le gars est séronégatif, ça fait longtemps que vous êtes ensemble. Tu prends bien ton traitement, tu as une charge virale indétectable, pas d’autres infections sexuellement transmissibles. Est-ce que tu connais la prévention par le traitement ? La possibilité d’avoir des rapports sexuels sans préservatif mais parce que toi tu prends bien ton traitement et bien tu vas protéger ton partenaire d’une contamination. As-tu déjà entendu cette information ?
Sara : Non, pas du tout. Parce que j’ai une charge virale indétectable, ça fait maintenant 5 ans au moins. J’ai une très bonne observance, ça va mais, je ne sais pas, j’ai toujours peur. Je suis toujours très préservatif.
Sandra : D’accord mais, est-ce que tu connaissais cette information ?
Sara : Je ne connais pas cette information du tout.
Sandra : Ton infectiologue ne t’en parle jamais ?
Sara : Non, parce qu’elle a un quart d’heure pour recevoir les patients malheureusement. Elle n’a pas le temps pour rentrer dans ce genre de débat. Justement, je lui en ai parlé et elle m’a dit qu’il faut voir les associations parce qu’eux ont plus le temps pour ça. Elle, elle n’a pas le temps, c’est un quart d’heure chaque personne, de 8h à 12h30 donc, elle n’a pas le temps de rentrer dans ce genre de débat vraiment. Mais je ne savais même pas que ça puisse exister.
Sandra : Bah, je te le dis.
Sara : Ça peut exister ?
Sandra : Tout à fait.
Sara : Ce serait bien d’en savoir un peu plus là-dessus alors.
Fin de l’enregistrement.
Sandra : Sara veut en savoir un peu plus là-dessus. Yann et Ali, que pouvez-vous lui dire d’autre comme information ?
Ali : Ce qui a été dit, à savoir qu’à charge virale indétectable, chance infime de contamination. Ce n’est pas très détaillé mais moi c’est la seule chose que je retiens à savoir que dès lors qu’on prend bien son traitement, que la charge virale, après avoir commencé le traitement lorsqu’on fait les examens au bout de quelques mois et qu’on a une charge virale indétectable, que c’est confirmé encore quelques mois après, il y a moins de risque voire plus du tout de risque de contaminer le ou la partenaire.
Sandra : Yann, peux-tu compléter ?
Yann : Tu as dit les gros points. Une charge virale indétectable depuis au moins 6 mois, aucune MST (maladie sexuellement transmissible), une prise de médicament bien sûr régulière et observante, un nombre de CD4… et surtout ça me fait réagir sur le fait que c’est une information qu’il faudrait passer plus souvent ne serait-ce que pour enlever un petit peu l’image du séropositif, contaminant.
Sandra : Pierre Frange est-ce que vous en parlez ? Donc vous, vous suivez des enfants mais, après ces enfants grandissent, deviennent adolescents. Est-ce que vous abordez ce sujet ?
Pierre Frange : Absolument, on aborde ce sujet en sachant que la grande majorité des enfants que je suis ne sont pas encore concernés mais, à partir du moment où on commence à aborder la puberté et l’investissement des rapports sexuels ça fait partie des messages qu’on aborde. Ça fait partie à mon sens des messages qui doivent aussi être abordés par le médecin. Bien sûr le rôle des associations est majeur mais, c’est le rôle à part entière du médecin d’aborder ce type de thème fondamental pour la vie quotidienne.
Yann : Surtout quand on connait le poids d’une parole de médecin. C’est quand même une caste importante où on est tous un petit peu fébrile face au rendez-vous médical et je sais que nous les personnes qui viennent ou découvrent le Comité des familles, qui sont envoyées par les médecins, il y a déjà un attachement de confiance avec le médecin qui est créé. Donc nous le travail est relativement facile derrière.
Sandra : Donc Sara, on t’invite vraiment à venir régulièrement, tu rencontreras des personnes qui sont en couple sérodifférent, qui ont choisi de se protéger de cette manière. Et vous aussi, si vous avez des questions, n’hésitez pas à nous appeler au 01 40 40 90 25 ou bien il y a le site comitedesfamilles.net.
Transcription : Sandra Jean-Pierre
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