Sandra: Retour sur la tête d’inauguration du Comité des familles de la nouvelle maison des familles par les membres du Comité des familles qu’est une association créée et gérée pour et par des familles vivants avec le VIH. J’étais là et évidemment j’ai enregistré des témoignages. Avant je vais vous lire le message de Bruno le président du Comité des familles qui a envoyé un mail:
« J’avais sollicité la présence du président Hollande pour notre inauguration. J’ai reçu en retour un courrier déclinant notre invitation pour des raisons d’agenda, mais le président de la République nous adresse ses sincères encouragements dans le travail que nous conduisons en faveur des familles dont un membre souffre du VIH. Monsieur François Hollande partage les valeurs humanistes de notre engagement. Cordialement »
Bon alors j’espère que c’est sincère Monsieur Hollande et que vous regrettez vraiment de ne pas pouvoir être venu. Voici un petit aperçu, on commence par le témoignage de Sofi.
Sofi: Ce que je voulais vous dire aujourd’hui comme c’est une journée spéciale c’est tout ce que le Comité a apporté, pour moi en tout cas dans ma vie, et les gens qui ont fait le Comité et qui le font encore aujourd’hui m’apportent pour tous ceux qui me sont proches. Je me souviens la première fois où je suis arrivée à l’association, c’était en mars 2009, je venais d’être dépistée séropositive après une primo-infection. La première personne à qui j’ai parlé qui était un peu une grande soeur du Comité qui appelait toutes les femmes de l’association pour leur présenter ce que l’on faisait. J’étais complètement dévastée à l’époque, aujourd’hui encore je suis un peu émue mais à l’époque c’était pire que cela. On me disait que tout aller bien, que l’on pouvait vivre avec et c’est vrai que je ne pensais pas qu’on pouvait être heureux avec le VIH mais elle était tellement convaincue que je me suis dit que c’était possible. Et ensuite je suis arrivée au Comité et j’ai pris le thé rue Armand Carrel lors de l’assemblée des familles. On me disait que la vie était super et que l’on pouvait faire plein de choses avec le VIH. Pour moi c’est tout nouveau, je me disais: ce n’est pas possible que l’on puisse être aussi positif et heureux alors qu’on a ça. Et en fait je me suis rendue compte après que la médecine avait fait des progrès, que les découvertes du professeur Hirshel aussi contribuaient beaucoup à l’amélioration des personnes infectées par le VIH. Maintenant avec un traitement, si on le suit bien on peut vivre plus ou moins comme tout le monde donc ça c’était une grande nouvelle pour moi. Au fil de l’eau, d’assemblée des familles en assemblée des familles, j’ai commencé à participer au projet grandes soeurs, puis aux repas de l’amitié.Tout ce qui se trouvait au Comité m’intéressait et je me sentais vraiment bien ici. J’ai découvert une nouvelle famille, et ça m’a quand même pris du temps d’accepter la maladie, de vivre avec. Je ne suis plus mon texte donc je suis un peu perdue. Tout ça pour dire que le Comité est une deuxième famille pour moi, que le projet grandes soeurs m’apporte énormément, j’en suis devenu une. Je suis les petites soeurs qui apprennent leur séropositivité en cours de grossesse. C’est quelque chose qui m’apprend à accepter la maladie, le fait de transmettre mon parcours aide les autres personnes qui prennent le même chemin que moi. Tout ça pour vous dire que l’argent des financeurs, la mobilisation de chacun d’entre nous, c’est ça qui permet de construire le Comité. Je suis reconnaissante à titre personnelle et je pense qu’il y a beaucoup de gens dans ma situation qui ont une histoire un peu similaire à la mienne. Je voulais tous vous remercier et j’espère que vous serez nombreux à venir ici. Je remercie Eva d’avoir trouvé le local, sinon on serait encore rue Armand Carrel noyé par le dégât des eaux. Je ne sais pas si c’est un signe du destin mais en tout cas ça prouve bien que le combat des familles est toujours d’actualité et qu’on a besoin de faire plein de choses encore.
Sandra: Sofi au micro de Vivre avec le VIH, un témoignage très touchant, je la revois, elle était là, devant nous en train de parler, toute tremblante, tout émue. C’était très émouvant et effectivement notre ancien local, qui était dans le 19e arrondissement, un ou deux jours après que l’on ait déménagé, le plafond s’est écroulé à cause de l’eau, il y a eu de gros dégâts. Et jusqu’à ce que les bailleurs fassent l’état des lieux il y avait deux centimètres d’eau dans le local. Heureusement que nous sommes partis sinon je pense que je serais tranquillement sur mon ordinateur et puis pouf ! De l’eau sur la tête, ce ne serait pas cool. Yann tu étais aussi à la fête d’inauguration mais tu es arrivé après donc pour toi aussi c’est une découverte les témoignages que tu vas entendre.
Yann: Oui et on sent bien que Sofi a encore du trémolo dans la voix et qu’elle est très sensible à la cause.
Transcription : Lucas Vitau
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