Sandra : En surfant sur le net hier, je suis tombée sur un communiqué de presse, datant du 14 novembre qui dit ceci: « Ce sont les personnes séropositives au VIH qui ne reçoivent pas encore de traitement qui transmettent essentiellement un virus résistant aux traitements selon l’étude suisse de cohorte VIH soutenue par le Fonds national suisse. Conclusion : des efforts supplémentaires doivent être déployés pour la prévention et le dépistage précoce des nouvelles infections afin d’enrayer la propagation de ces virus résistants. Cette étude a été réalisée sur 1674 patients de sexe masculin, infectés par le VIH et ayant eu des rapports sexuels avec d’autres hommes ». Les chercheurs ont dit ceci : « Nous avons été étonnés d’observer que les virus résistants sont essentiellement transmis par les patients naïfs de traitement », commente Huldrych Günthard. « Nous pensions jusqu’à présent qu’ils émanaient de patients en échec thérapeutique dû à l’émergence de résistances en cours de traitement. ». Êtes-vous étonné par cette information ?
Yann : Comment on peut être résistant si on n’a jamais pris de médicament ?
Anaenza Maresca : En fait c’est parce que ça se véhicule. Ça ne reste pas fermé dans une population. Je crois que c’est étude n’est pas si nouvelle que ça. En fait c’est qu’il y a 10% de transmission de virus résistant sur les personnes naïves de tout traitement et qui viennent de découvrir leur séropositivité. Pourquoi ? Parce qu’à un moment donné ce virus résistant a été transmis par quelqu’un et après les autres ont divulgué. Comment on sait que généralement les transmissions se font au moment des primo-infections surtout chez les personnes HSH, les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, on recoupe un peu l’explication qui peut être donné par cela.
Yann : Donc c’est la multiplication des rapports qui rend résistant…
Anaenza Maresca : Éventuellement. Ce n’est pas que la multiplication de rapports. Il y a eu cette souche qui est résistante qui a été transmise à un moment donné et après c’est sur et certain que si on prend plus de risque… par exemple, on sait qu’à 10% des souches résistantes sont résistantes aux nucléosidiques. C’est pour ça qu’on fait généralement les génotypes de résistance à toute personnes avant d’introduire un traitement antirétroviral.
Ali : Je trouve ça assez accusateur parce que quelque part ça voudrait dire que, de ce que j’ai cru comprendre, que des personnes qui savent qui sont malades et qui délibérément ont des rapports sans se soucier de…
Anaenza Maresca : Ça peut aussi concerner des personnes ignorant leur statut. Ne savant pas qu’elles vivent avec le VIH. N’oublions pas, je crois que c’est un peu moins mais on a estimé qu’il y a 25 000 personnes qui ignorent leur statut en France.
Transcription : Sandra Jean-Pierre
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