Bruno : Je suis curieux de savoir son avis sur l’allègement du traitement et la fellation et le cunnilingus.
Sandra : Ok, c’est parti. Je ne sais pas si on aura le temps d’écouter les deux interventions.
Bruno : Au moins la première.
Début de l’enregistrement.
Sandra : L’allègement du traitement antirétroviral pour ou contre ? On a reçu Jacques Leibowitch à l’émission de radio qui a parlé de l’étude ICCARRE. Et ça intéresse beaucoup de personnes quand on leur dit ce sera peut-être possible de prendre un traitement 4 jours sur 7. Vous, qu’en pensez-vous ?
Xavier Lescure : C’est une question très importante et intéressante. Il faut essayer de le traiter de façon la plus rationnelle possible. Et ICCARRE c’est un essai qui va démarrer…
Sandra : Avec l’ANRS maintenant.
Xavier Lescure : Avec l’ANRS. Mais pour le moment on a des données dans la littérature qui sont extrêmement parcellaires et fragiles. Je ne voudrais pas, d’un point de vue personnel de docteur, de clinicien et de militant de la recherche dans le sens où je fais de la recherche pour qu’elle soit… c’est ce qu’on disait tout à l’heure, pour répondre à des questions cliniques importantes, ce que tous les docteurs essayent de faire, c’est de se méfier. Je ne voudrais pas que cette question-là soit tranchée pour les patients avant qu’elle soit tranchée scientifiquement. Donc évidemment c’est intéressant pour les gens de prendre moins de traitement mais on n’a toujours pas de résultat et il ne faudrait pas que des gens, les patients poussent les docteurs à prescrire avant que ce soit clairement bien documenté, que c’est le fait que ce soit équivalent à un traitement quotidien et puis ça va forcément j’imagine laisser entendre à certains patients, personnes vivant avec ce virus, devant prendre des traitements que, finalement il deviendrait possible de ne pas prendre de traitement tous les jours. Peut-être que pour certains types de patients avec la pharmacologie, c’est-à-dire la façon de métaboliser les médicaments c’est extrêmement dépendant de chaque individu. Donc peut-être qu’il y a individuellement des gens qui n’ont pas besoin de prendre des traitements tous les jours mais il faut vraiment savoir qui avant de lancer ça pour tout le monde. Donc je suis un peu frileux par rapport à cette question et je ne voudrais pas qu’on fasse du ICCARRE non encadré.
Sandra : Ça, il l’avait bien dit de toute façon.
Xavier Lescure : Il faut faire super gaffe et c’est vrai que pour les patients c’est tentant mais il faut être patient. C’est le cas de le dire.
Fin de l’enregistrement.
Sandra : Dernières réactions avant de terminer cette émission.
Bruno : C’est vrai que nous, il y a quelques années, si on n’avait pas cru quand même aux recommandations de Bernard Hirschel, au niveau de l’association, c’est vrai que… il faut quand même que nous au niveau des patients, des personnes concernées… je pense qu’on est les premiers concernés donc moi j’aimerai bien y croire. C’est vrai que je pense que c’est une bonne piste d’avenir aussi.
Tina : Oui, de toute façon, je pense effectivement que c’est lancé et que c’est important de faire des recherches dans ce sens. Je suis d’accord avec lui que ça doit être extrêmement encadré même s’il y a déjà eu une centaine de patients (90 patients ndlr) qui ont fait partie des patients de Leibowitch mais continuer à donner plus de résultats là-dessus pour savoir bien faire, que ça aille dans le sens du patient, du bien-être du patient. Sur l’allègement, il n’y a pas que ICCARRE. En parlant des soignants j’ai compris qu’allègement ça pouvait être aussi dans le sens d’un dosage par personne. En fait, il est possible de doser la quantité, enfin je ne suis pas pharmacienne, j’essaye de traduire ce que j’ai compris, faire un dosage au niveau du sang, de la quantité de traitement, savoir si peut-être la personne prend trop de traitements pour son organisme et c’est dans le sens d’un allègement de la dose quotidienne. Un allègement pas exactement de la manière ICCARRE mais plus à dire que peut-être on peut personnaliser le traitement. Et donc un allègement par la personnalisation du traitement c’est un peu compliqué. Compliqué dans le sens où il faut faire un dosage mais j’ai aussi entendu que souvent c’est ce que font les pharmaciens de toute façon mais pas dans toutes les situations l’infectiologue en tient compte par la suite pour adapter le traitement. Je pense que ce serait intéressant d’approfondir le sujet là-dessus aussi.
Sandra : Tout à fait et le traitement, il y a d’autres interventions avec Xavier Lescure où j’en ai parlé donc on les écoutera dans les prochaines émissions. Restez à l’écoute, soyez fidèles.
Transcription : Sandra Jean-Pierre
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