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21.01.2025
#femmes

Migration et grossesse

Environ 16% des femmes qui accouchent en France métropolitaine sont de nationalité étrangère. Ce sont les données de la dernière enquête nationale périnatale 2021. Elles viennent principalement d’Afrique du Nord, d’Afrique subsaharienne et d’Europe.

Cette enquête confirme un donné valable depuis les années 1980 : les femmes étrangères sont exposées à des risques périnataux plus élevés que les Françaises.

Ces risques concernent l'entrée tardive dans le suivi de grossesse, l'accouchement par césarienne, les naissances prématurées et la mort en couches.

Les enquêtes socio-anthropologiques expliquent ces inégalités de santé périnatale par les discriminations multiples et intersectionnelles que les femmes étrangères subissent tout au long de leur parcours de soins.

Tout d'abord, l’accès à l'aide médicale d'État (AME) et son refus sont un véritable obstacle à la prise en charge de ces femmes. Sans ça, elles ne pourront pas s'inscrire à la maternité. Une fois obtenue l'AME, rien n'est gagné. Il y a des professionnels de santé qui refusent de soigner les bénéficiaires de l’aide médicale d’État, malgré le rappel constant du Défenseur des droits, signalant que le refus de soin sur la base de la couverture médicale est une pratique discriminatoire illégale.

Une fois rentrées dans le circuit de soin, la prise en charge n'est pas des meilleures. En général, elles accèdent à moins de consultations prénatales, les professionnels de santé leur transmettent moins d’informations. En effet, peu de structures de soins offrent des services d’interprétariat professionnel lors des consultations obstétriques et des cours de préparation à la naissance.

Première responsable de cette situation : les politiques migratoires. En réduisant drastiquement le nombre de titres de séjour et en limitant l’accès au droit d’asile, les politiques migratoires ont touché toujours davantage de femmes. La menace de l’expulsion conduit les femmes sans papiers à renoncer aux soins. Sans droit au travail ni au logement, nombre d’entre elles se retrouvent sans domicile, ballotées entre la rue et l’hébergement d’urgence pour quelques jours. De telles conditions de vie contraignent ces femmes à reporter leur entrée dans le suivi de grossesse.

L’Organisation mondiale de la santé reconnaît trois droits reproductifs fondamentaux, à savoir le droit de ne pas avoir d’enfant si on le souhaite, le droit d’avoir des enfants si on le désire et, enfin, le droit d’élever ses enfants dans un environnement protégé de toute violence ou discrimination. En obstruant l’accès au suivi obstétrique des femmes étrangères, les politiques migratoires attaquent ainsi leurs droits en tant que patientes, mais aussi leurs droits reproductifs.

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