Une femme séropositive peut-elle allaiter ? Sous quelles conditions ?

Quelles sont les dernières recherches sur l’allaitement des femmes séropositives ? Sont-elles suffisantes ?

Faisons le point en plateau avec le professeur Philippe Van de Perre, microbiologiste, il enseigne virologie médicale à l’université de Montpellier.

Pourquoi l’équation U=U (indétectable=intransmissible) ne devrait pas être valable aussi pour l’allaitement ?

« C’est évidemment la question qui est au cœur de tout le débat sur la prévention du VIH et en particulier par le lait maternel. A cet égard-là, il faut bien comprendre que le mécanisme de transmission du VIH par l’allaitement maternel diffère considérablement des autres mécanismes de transmission. On se rappelle que la multiplication du virus du VIH se fait dans les cellules d’une personne affectée, et que ces cellules, une fois que les particules virales ont étaient produite sont externalisé, elles ressortent de la cellule et elles se retrouvent dans le liquide environnant, que ce soit le sang, les sécrétions génitales, etc. Dans la plupart des modes de transmission, c’est effectivement ces particules virales libres qui vont participer à la transmission d’une personne à une autre. Dans le cas du lait maternel, on est dans une situation un petit peu particulière dans la mesure où il y a énormément des cellules qui sont capables de produire et multiplier les virus qui se trouvent dans le lait maternel et on a une transmission qui peut se faire à la fois par les particules virales libres comme n’importe quel mode de transmission, mais aussi à partir de cellules infectées par le VIH qui vont directement au contact d’une cellule non affecté de l’enfant ».