Les consignes de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) sont claires : émises dès 2009 et confortées en 2016 et 2021, l’OMS recommande aux mères vivant avec le VIH un allaitement exclusif, pendant les 12 premiers mois de l’enfant, dans les contextes de prise en charge permettant l’accès au traitement antirétroviral et un accompagnement à l’observance.
Cependant, en France et dans la majorité des pays à ressources élevées, l’allaitement maternel était jusqu’à récemment déconseillé. Dans la plupart des recommandations européennes, l’allaitement artificiel reste toujours la seule prévention totalement efficace de la transmission postnatale du VIH.
En France, des nouvelles recommandations parues en juin 2024 ouvre la possibilité d'allaiter pour les femmes vivant avec le VIH dans un contexte optimal. LIRE LES RECOMMANDATIONS
Si vous avez un projet d'allaitement, nous vous conseillons d'en parler avec votre médecin ou avec un professionnel de santé qui va vous accompagner pendant votre grossesse. Si vous avez des difficultés pour aborder le sujet, n'hésitez pas à vous rapprocher d'une association de patients qui pourra vous accompagner dans vos démarches.
La communauté scientifique pense que l’indétectabilité de la charge virale réduit significativement le risque de transmission mère-enfant, y compris pendant l’allaitement.
Néanmoins, interrogés sur les risques de transmission du VIH par l’allaitement maternel, les experts font part d’inquiétudes fondées sur 2 hypothèses qui restent à valider scientifiquement. Actuellement, il n’y a pas de données publiées qui permettent de connaitre le risque de transmission lorsque la mère est en succès virologique car il n’y a pas de grandes cohortes incluant des mères ayant une charge virale constamment indétectable.
Les 2 hypothèses :
- une transmission de virus libre : car les risques d’exposition par allaitement diffèrent de l’exposition par voie sexuelle. La présence de virus libre dans le lait maternel représente une possible exposition en moyenne 8 fois par jour durant plusieurs mois, soit une quantité de vecteur viral bien supérieure à celle retrouvée dans les sécrétions génitales lors d’un rapport sexuel. La vulnérabilité de la muqueuse digestive du nouveau-né n’est pas comparable à celle de la muqueuse ano-vaginale.
- une transmission par des cellules infectées présentes dans le lait maternel, qui seraient moins sensibles aux antirétroviraux pris par la mère, et donc potentiellement la présence d’ADN viral intégré, qui pourrait induire une contamination malgré une charge virale indétectable.